Extrait du journal

Rien de plus curieux que l'avantdernière séance de la Chambre ; mais en même temps rien de plus attristant. La veille, trois cents députés décident, au vote public, qu'une séance exceptionnelle sera tenue le lendemain. Le mercredi est, généralement, consacré à l'œuvre des commissions. Sans s'arrêter à cette considération, pourtant sérieuse, la majorité proclame sa ferme intention de siéger quand même. Et de fait elle a semblé d'abord se tenir parole. Le premier vote de mercredi n'a pas donné moins de cinq cents et quelques votants. Il est vrai qu'il était émis par procuration et que les rares députés présents avaient la faculté, dont ils paraissent avoir largement usé, de voter pour leurs collègues. Mais quelques instants plus tard, quand on a demandé qu'un scrutin public à la tribune n'appelât au vote que les députés réellement présents, il a été constaté que la Chambre n'était plus en nombre ; la plupart de ceux qui avaient voulu la séance n'ayant pas jugé utile de s'y rendre. Ils l'avaient, paraît-il, votée pour les autres mais non point pour eux....