Extrait du journal

Le ministre de l'intérieur, le gouverneur civil de l'Algérie, le ministre de la guerre, le garde des sceaux se sont trouvés à la fois assaillis par M. Cunéo d'Ornano, par M. GorleHe, par M. de CarayonLatour, par M, H. Fournier ; toutes les droites de la Chambre, toutes les droites du Sénat ont donné contre eux. Que n'at-on pas vu dans cette mêlée ? Pour n'en citer qu'un trait extraordinaire et. curieux, on y a vu M. Janvier de la Motte, l'ancien préfet de l'Eure, demander des comptes au gouverneur civil de l'Algérie, qui ne s'est jamais cependant procuré des fonds à l'aide de mandats fictifs. Mais passons I La journée a été tumultueuse au Sénat, plus tumultueuse à la Chambre. Ici et là, elle a été absolument perdue pour les affaires sérieuses, à la grande joie des hommes de désordre qui forment, à iilteure qu'il est ,le parti monarchique et soi-disant conservateur. Nous ne la trouvons pourtant "pas inutile. Elle aura, en effet, fourni dans les deux Chambres, aux membres du gouvernement, l'occasion de produire des explications catégoriques et loyales sur les actes du ministère ou de ses agents. Inutile d'ajouter que les diverses interpellations n'ont pas eu d'autres suites que le vote d'ordres du jour favorables au ministère. Nous omettons de signaler quelques châtiments disciplinaires au moyen desquels la Chambre a dû caimer la turbulence préméditée des énergumènes du grand parti de l'ordre moral et du désordre parlementaire....