Extrait du journal

C'est cette question qui est à l'ordre du jour, que nous nous proposons d'examiner, au cours de quelques articles. Il s'agit donc de l'étude de l'allemand, de la place qui doit être réservée à cette étude. Depuis 1919, cette question a été traitée par prétérition. Cédant à un sentiment de colère et d'antiphatie envers les Allemands, qui nous avaient précipités dans la guerre, on a englobé dans la même réprobation le peuple allemand et sa langue. Mais la colère est mauvaise conseillère. En ce moment même, la France négocie un traité de commerce avec l'Allemagne. Des relations économiques normales vont enfin se rétablir entre les deux peuples. La question de savoir si un des deux interlocuteurs, en ignorant l'allemand, voudra se mettre de gaîté de cœur en état d'infériorité à l'égard de son partenaire, qui lui saura le français, cette question se pose avec autant de force qu'avant 1914. De nouveau, les bateaux allemands touchent le port d'Alger. Parions que le rôle de leur équipage ne comporte pas d'interprète. Hier encore, la Chambre d'Agriculture du département d'Alger demandait que dans le futur traité de commerce franco-allemand, des dispositions spéciales fussent introduites en vue de favoriser l'importation en Allemagne des produits de la colonie. -...