Extrait du journal
Voici le texte de l'exposé que M, Pierre Laval a fait; hier matin, à la Chambre : Je ne veux pas laisser sans réponse les critiques qui ont été appor tées à cette tribune contre la politique extérieure dont j'ai la charge. 11 m'est d'ailleurs facile de m'expliquer. En ce qui concerne le conflit italo-éthiopien, les déclarations pu bliques que j'ai faites, tant devant le conseil que devant l'assemblée de la S. D. N., suffiraient pour'justifier cette politique. Le respect de la France pour le pacte s'est manifesté non pas seu lement par des paroles, mais par des actes. Nous avons tout fait pour essayer d'empêcher la guerre. Puis, lorsqu'elle a été déclarée, à Genève, nous avons mis en œu vre le mécanisme de la sécurité collective. Les sanctions ne constituent pas l'unique moyen d'arrêter les hos tilités^ Il est également «conforme à la lettre et à l'esprit du pacte de rechercher, le plus rapidement possible, un règlement amiable, c'està-dire une solution pacifique. ? Sur les sanctions, et avant même que les hostilités n'aient com mencé, nous nous sommes mis d'accord avec le gouvernement britan nique ; pour n'appliquer aucune ' sanction militaire ; pour n'adopter aucune mesure pouvant conduire au blocus naval. En un mot, nous avons écarté tout ce qui pouvait provoquer une extension du conflit italo-éthiopien en Europe. Dans des entretiens, avant que ne commencent les hostilités et avant que ne soit institué le comité de coordination, nous avons envisagé avec les ministres anglais, sir Samuel Hoare et M. Eden, les mesures de pression économique qui pourraient être adoptées en vue de mettre fin au conflit. En ce qui concerne certaines de ces mesures, les plus sévères; j'ai le souvenir d'avoir exprimé le vœu qu'elles ne soient mises en vigueur qu'après l'échec, du fait de l'Italie, s'il se produisait, d'une nouvelle tentative de conciliation. < >. Je me suis finalement rallié à la thèse du gouvernement britanni que, pour ne point laisser s'affaiblir nne collaboration dont j'ai tou jours pensé qu'elle représentait pour notre pays un élément essentiel de sa sécurité. Le comité de coordination s'est prononcé, et la France a appliqué toutes les mesures prescrites. Ai-je le droit de dire que s'il s'agissait là d'un devoir impérieux que nous avions à remplir vis-à-vis de la com munauté internationale, il nous était, à nous plus particulièrement, pé nible, en raison des liens d'amitié que j'étais allé moi-même sceller, à Borne, le 7 janvier, avec une nation et avec un peuple dont les morts se. sont confondus avec les nôtres sur nos propres champs de bataille. Je n'ai jamais cessé d'espérer que la conciliation serait un jour possible et, avec une ténacité que j'ai la fierté d'avouer à cette tribune, j'ai poursuivi la recherche des éléments d'un arrangement amiable. Je dois rappeler l'effort infructueux tenté à Paris, lé 16 août; puis, à Genève, le rejet du plan du comité des Cinq. A différentes reprises, et par la voie des chancelleries, nous nous sommes efforcés de trouver une hase pour, ouvrir de nouvelles négocia tions. Récemment, la. question de l'extension des mesures de pression économique devait se poser devant le comité de coordination. . - Il s'agissait de savoir si le cuivre, le charbon, le fer, le pétrole seraient ajoutés à la liste des prodnits-déjà-frappés par l'embargo. ^ Une réunion était fixée à Genève, le 29 novembre. Betenu devant vous, j'ai demandé la remise de cette séance importante. Auparavant, je me proposais d'avoir à ce sujet avec le secrétaire d'Etat britannique, sir Samuel Hoare, un entretien dont la gravité ne saurait vous échapper. L'entretien a eu lieu. Il s'est traduit par la rédaction, en commun et après un accord complet, d'un plan dont les détails vous sont connus. Nous avons arrêté les formules qui devaient .servir de base à une négociation en vue d'un arrangement amiable. Elles représentent, je n'hésite pas à le déclarer, pour le gouvernement britannique comme pour nous-mêmes, la limite de notre effort. Dans les mêmes termes et dans les mêmes conditions, ces formules ont été, par les soins de nos représentants diplomatiques, portées à la connaissance des gouvernements de Borne et, d'Addis-Abéba. Nous avons remis la semaine dernière notre projet aux autres membres de la S. D. N....
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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