Extrait du journal

— En offrant mon nom. — Et le comte a refusé ? M. d’Kchevanne pâlit. — Qui Va dit que ce fût un comte ?... — C’est toi... dans ta lettry... — Il a refusé, oui. Qu’aurais-tu fait A ma place ? — Oh I moi, je ne suis pas compétent, il est probable que, aimant la Jeune Hile, Je me serais fait tuer. Autrement, Je serais retourné vers le père et la lui aurais demandée de nouveau. — Inutile. Elle est mariée. — Ah I Le calme de Serge avait quelque chose d’ef frayant. Son front était un peu plus pâle, ses yeux étaient baissés. Volià tout. Seulement, il serrait convulsivement dans sa main droite, la lame d’un poignard effilé qui lui servait de coupe-papier. La lame avait entamé les chairs et le sang coulait sur le poignet et le long de son bras. Il lui fallait cette douleur physi que pour soutenir l’effroyable souffrance morale qui lui brisait le cœur. — Elle est mariée, dit-il, après une pause. — Et heureuse, ajouta le vicomte. — Naturellement, quant au mari... — Idéalement heureux, lui aussi... — Sans nul doute... Et riant et se levant, car il suffoquait, Serge ajouta : — On dit que ça porte bonheur. Et il Jeta sur les papiers de son bureau le couteau rouge de sang — comme s’il eût craint de se laisser aller A une épouvantable tenta tion. — Tu t’es blessé, fit d’Bchevanne. — Oui, en Jouant avec es poignard Indien... ▲près un siians» ;...