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L’Écho rochelais, 4 juillet 1848

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L’Écho rochelais
4 juillet 1848


Extrait du journal

« surveillez-le de près; et si vous mettez la main sur l’infâme « volume, point de grâce, point de merci. Vous comprenez « quelle boute ce serait pour nous tous, si ce Furelières par ie venait à faire présenter son dictionnaire entièrement terminé, « en concurrence avec le nôtre qui ne fest pas. Il faut à tout « prix empêcher cette indignité. Nous remettons nos intérêts « communs entre vos mains. « Votre dévoué confrère, « L'abbé Tallbmant. » — Peste! s’écria AI. de Toureil, je serai sur mes gardes. Il ferait beau voir qu’une pareille algarade arrivât dans l'année de ma présidence ! Due de brocards ! Ce serait à ne pas s'en relever. Mais ne nous échauffons pas et mettons-nous en me sure d’agir suivant les circonstances Il était facile de s’apercevoir que l’académicien ne prenait ce ton d'assurance que pour se donner du courage ; en réalité, il était rempli de crainte. Il froissait son jabot, chiffonnait ses manchettes de dentelles, tourmentait le pommeau de sa canne, et prenait à tout moment une nouvelle position. Enfin . comme la voiture approchait de la résidence royale, il se décida à songer aux vingt-huit compliments qu'il avait à faire en présentant le Dictionnaire de l’Académie. Il fallait aller chez le roi, chez Monseigneur, chez les princes du sang, chez les ministies. Vingt-huit compliments sur le même sujet ! il n’était pas facile de se liier avec honneur d’une pareille beso gne. Gomment varier les (ormules, nuancer les flatteries , re tourner les phrases ? L’académicien perdait la tête au milieu de ce pénible tiavail, et comme il était en outre fatigué du voyage, il s endormit. Abandonnons un instant AI. de Toureil, et, le devançant, transportons- nous à Fontainebleau. Nous sommes devant cette petite maison que Boileau prêtait de bonne grâce à ses amis, depuis que la surdité dont il était affligé l'empêchait de vivre à la cour et dp suivre le roi dans ses diverses résidences. Cet homme qui est debout sur le seuil de la porte et quia le*...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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