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L’Écho rochelais, 5 novembre 1862

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L’Écho rochelais
5 novembre 1862


Extrait du journal

LA ROCHELLE. A peine la nouvelle de la révolution hellénique a-t-elle été connue, à peine la déchéance de la dynastie bavaroise a-t elle été proclamée par la voix de l’insurrection triomphante, que les applaudisse ments ont retenti dans toute la presse agitatrice d’Angleterre, d’Italie, d’Allemagne, de Fiance et de Navarre... Il est un parti qui n’admet que la puis sance subversive et la force biutale comme éléments générateurs du progrès politique et social. Hors du trouble, des désordres, des soulèvements , de la ruine des souverainetés, point de salut pour le peuple... le peuple, levier docile dont les habiles se servent pour ouvrir la voie à leurs secrètes con voitises et à leur ambition inassouvie. On a donc glorifié les vainqueurs aux dépens du vaincu, justifié la révolution grecque et déclaré noblement, solennellement que le roi Othon , un prince libéral, pacifique et constitutionnel s’il en fût, avait mérité son sort. L’acte d’accusation dressé contre lui par le gouvernement provisoire, est un modèle d’emphase et d’exagération dans lequel vient se condenser tout l’esprit des Grecs modernes... Nous ne prétendons certes pas que le gouvernement d’Othon n’ait pas commis des fautes; mais sa faute capilale à nos yeux , c’est d’avoir manqué de pré voyance et pour ainsi dire fermé les veux pour ne pas-voir une conspiration patente. On l’a dit avec justesse : les rois ne se suicident pas ; on les tue. Leur grand tort, depuis un quart de siècle, c’èst de se laisser tuer, ou du moins de se laisser mettre tranquillement à la porte de chez eux, au lieu de monter à cheval et de se défendre contre leurs en nemis avoués et même contre la trahison. Le gouvernement d’Othon s’était donc rendu cou pable de toutes les iniquités [wssibles ; c’est con venu. La révolution se charge de les réparer. Elle porte déjà ses premières conséquences : les fonc tionnaires, pour conserver leurs places, s’inclinent humblement devant elles et baisent ses pieds en signe d’hommage- lige ; les colonels qui se sont mis à la tête de l’insurrection deviennent généraux. les commandants, colonels ; il faut bien que le dévoùrnent ait sa récompense ; l’agitation la plus vive règne à Athènes et au Pirée; ces deux villes sont à la merci d’une soldatesque armée qui court les rues et met à contribution les habitants; enfin , dit une lettre, l’inquiétude est dans tous les esprits et l’on entrevoit un avenir gros de complications. Mais ce sont là des détails insignifiants. Rassurons -nous : les conflits sanglants sont le résultat d’un premier mo ment d’effervescence populaire ; l’ordre naîtra du désordre; la liberté s’épanouira dans une constitution nouvelle et la Grèce entrera de pîairt - pied dans toutes les félicités de l’âge d’or... Ainsi soit-il ! Pour le moment, la patrie est sauvée par le coup de balai donné à la dynastie bavaroise. C’est le gouvernement provisoire de M. Boulgaris qui l’af firme : comment pourrions-nous en doute)' ? O Grecs! seriez-vous encore, par hasard , ce que J...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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