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L’Écho rochelais, 15 décembre 1894

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L’Écho rochelais
15 décembre 1894


Extrait du journal

AUTOUR DU PROCÈS DREYFUS Dans le Figaro, M. Saint-Genest fait une charge à fond contre le général Mercier, dont il réclame la démission après cette affaire du procès Dreyfus, en raison de son insuffisance notoire, dont auraient parlé, dit-il, tous les généraux inspecteurs à leur dernière réunion à Paris. Après avoir reproché au ministre d’encourir « l’estime particulière de tous les révolutionnaires et de tous les camelots qui l'encouragent comme ils applaudissaient jadis la belle Falina et la Boulange », M. Saint-Genest reproche au général Mercier de faire « soup çonner des hommes tels que le général Saussier » et de n’avoir pas su préparer « une armée Lien organisée ». Nous n’avons ici à prendre parti ni pour ni contre personne. Ce n’est pas notre af faire de savoir si le ministre de la guerre est un piètre administrateur, ni de décider si le capitaine Dreyfus est un traître. La Chambre fera du ministre ce quelle jugera bon et le conseil de guerre dira ce qu'il faut penser de l’accusation. Mais ce qui ne peut se supporter sans protestation, c’est l’ensemble de manœuvres par lesquelles on essaye d’influencer l’opi nion publique en faveur d’un homme dont on n’a pas plus le droit de plaider l’inno cence que la culpabilité. Qu’est-ce qu’on vient donc nous dire que. si Me Démangé a accepté de le défendre, c’est qu’il ne le tient pas pour un traître ? Avant d’avoir communication d’aucune pièce, alors que l’accusé était encore au secret, M® Démangé avait accepté, comme c’était, croyons-nous, son devoir d’avocat. Comment eût-il pu formuler un jugement sur une affaire dont il ne connaissait à peu près rien, et pour qui prend-on le public de lui servir des bourdes pareilles? Veut-on influencer les juges du conseil de guerre ? On se trompe évidemment. Ce sont de bons soldats, qui jugeront en leur âme et conscience et feront tout leur devoir, prononceront le huis clos s’il leur parait nécessaire, ou ne le prononceront pas s’ils estiment qu’il est inutile....

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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