PRÉCÉDENT

L’Écho rochelais, 15 novembre 1862

SUIVANT

URL invalide

L’Écho rochelais
15 novembre 1862


Extrait du journal

LA ROCHELLE. I,a dépêche par laquelle M. Drouyn de Lhuys pro pose aux cabinets de Londres et de Saint- Pûtursbourg de s’entendre pour mettre un terme à la lutte américaine, est l’événement du jour et le sujet des commentaires de la presse. Dans ce document, le ministre retrace les dé sastres occasionnés par une guerre civile qui me nace de devenir encore plus calamiteuse en prenant le caractère d’une guerre servile. D’immenses sacrilices ont été faits de part et d’autre pour accu muler dus ruines sur des ruines. Les intérêts de l’humanité souffrent non moins (pie les intérêts in dustriels, commerciaux et maritimes, de celle lutte ardente, dont la persévérance et l’énergique cou rage des deux populations ne permettent pas de prévoir la fin. C’est en s’inspirant de ces motifs que le gouvernement de l’Empereur a cru devoir proposer à l’Angleterre et à la Russie une médiation collective. Jusqu'ici la France a gardé la plus stricte neutra lité; mais cette neutralité n’est pas tenue d’abdiquer ses devoirs d’humanité, et loin de ressembler à de l’indifférence, elle doit porter les puissances à se rendre utiles aux parties belligérantes et à leur offrir le concours de leurs bons offices pour arrêter, ou tout au moins suspendre pendant six mois, le cours d’une guerre fratricide. Cette ouverture, dit la dépêche, n’impliquerait aucun jugement sur l’origine ou sur l’issue du diffé rend. Aucune pression ne serait exercée sur les né gociations qui pourraient s’engager. Notre rôle con sisterait uniquement à aplanir les obstacles et à in tervenir seulement dans les mesures déterminées par les deux partis. L’accord des trois Cours imprime rait à leurs démarches un caractère évident d’im partialité. Si leurs conseils n’étaient pas écoutés, olltis auraient rempli un devoir d’humanité, et même en restant sans résultat, leurs efforts ne resteraient pas entièrement inutiles; car ils pourraient encou rager un mouvement des esprits vers la conciliation et contribuer à hâter le moment où le retour de la paix deviendrait possible. D’après des informations que nous avons lieu de croire exactes, la Russie a donné son acquiescement aux propositions de M. Drouyn de Lhuys ; mais le gouvernement anglais, après une longuu délibéra tion» a décidé qu’il n’y avait pas lieu de s’interposer entre les belligérants. Les raisons, les journaux de Londres nous les donnent. La France gagnerait plus que l’Angleterre dans une médiation heureuse, au point de vue commer cial et manufacturier... L’Angleterre n’a pas fait de mal aux Etats-Unis et elle n’a pas à se plaindre d’eux... En intervenant, elle pourrait s’attirer quel que insulte et se voir obligée de venger son honneur par une guerre... A présent, elle est libre et rien ne la. force à s’engager dans une affaire qui, en définitive, beaucoup plus favorable aux gens du...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

En savoir plus
Données de classification
  • drouyn de lhuys
  • saintpierre
  • disdéri
  • bene
  • havas
  • rattazzi
  • rat
  • durando
  • eugène beauharnais
  • france
  • rome
  • mariette
  • russie
  • angleterre
  • londres
  • grèce
  • italie
  • turin
  • athènes
  • parti républicain