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L’Écho rochelais, 18 février 1848

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L’Écho rochelais
18 février 1848


Extrait du journal

La situation politique s’aggrave de jour en jour. Le ministère persiste dans son aveugle entêtement, et chaque succès parlementaire qu’il obtient à l’aide de la phalange des conservateurs endurcis lui fait faire un pas de plus vers sa ruine. Ni les manifestations les moins équivoques, ni les averlissemens les moins suspects ne sont capables de l éclairer sur les tristes résultats de sa politique à outrance. Pour s’être appliqué constamment à froisser le sentiment national et à repousser les vœux les plus légitimes du pays, le ministère s’est couvert d’im popularité. Pour avoir signalé l’opposition parlementaire comme un ramas d’énergumènes et d’ennemis de l’ordre , pour avoir marqué sa conduite d’un stygmate flétrissant, il s’est mis dans le cas de n’obtenir d’elle désormais ni trêve ni transaction. Les choses en sont à ce point que l’opposition ne peut plus reculer sans s’avilir, le cabinet sans abdiquer et sans se perdre. Une crise est imminente et elle peut avoir de terribles conséquences. Pour avoir faussé ses promesses , franchi la limite extrême du droit et substitué la violence la plus au dacieuse à la modération , l’arbitraire le plus tyran nique à la légalité, le ministère s’est aliéné ceux-là mêmes qui jusqu’à ce jour avaient cru devoir lui prêter appui dans l’intérêt des principes d’une con servation intelligente. Plusieurs se sont séparés de lui. La peur seule retient les autres et rive la chaîne qui les lie à sa fatale destinée. Le ministère a perdu toute vue nette de gouverne ment. Tout se dissout, tout se décompose autour de lui. Les esprits s’irritant, les passions s’exaltent au souvenir de ses nombreux méfaits, à l’aspect des me sures liherticides qui sont comme le couronnement de sa politique insensée, comme un dernier défi lancé au droit par la force brutale. Le seul parti que le ministère ait à prendre dans des circonstances aussi graves, aussi redoutables, c’est de se retirer devant l’animadversion générale et de donner ainsi satisfaction à l’opinion publique irritée. C’est en reniant encore une fois ses principes et en chantant la palinodie avec tout le sérieux que lui donnent l’austérité du visage, la tranchante souve raineté, du geste et la gravité de la parole. que M. Guizot est venu , dans la séance du 12, raffermir la confiance ébranlée de ses partisans et conjurer un moment les périls d’une défection imminente. Dégoûté , comme plusieurs de ses collègues, d’un système de violences et de déceptions, un de ces...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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Données de classification
  • napoléon
  • guizot
  • rapo
  • paul de la rochelle
  • frédéric boutet
  • annee
  • paul
  • france
  • rochelle
  • collège royal