PRÉCÉDENT

L’Écho rochelais, 29 septembre 1869

SUIVANT

URL invalide

L’Écho rochelais
29 septembre 1869


Extrait du journal

Il n’en est rien. Vous voyez notre pays à travers les brouillards dont le vôtre est déjà entouré. Voulez-vous savoir quelle est, au vrai, la situation de la F’rance ? Lisez cette lettre qu’un député con servateur, M. le baron de Benoist, vient d’adresser à une feuille de Paris : « Lys journalistes qui manquent de copie et les députés en mal de discours, font un,grand tapage à propos de la nécessité et de Turgcncc de la con vocation du Corps législatif. Selon ces messieurs , l’opinion publique s’irrite d’un retard qui cache les plus mauvais desseins, la patrie est en danger; l’insurrection est le plus saint des devoirs pour le 26 octobre. En présence de ces sommations, le de voir des bons citoyens est de faire connaître l’opi nion publique de leur pays. » J’ai cherché à m’édifier à cet égard. Je viens de parcourir ma circonscription, je me suis mis en rapport avec mes électeurs , et nulle part je n'ai trouvé trace de ces inquiétudes ni de ces impa tiences dont les prétendus organes de l’opinion publique font si grand bruit. » Le pays est confiant , satisfait des mesures libérales dont l’Empereur a pris l’initiative , il attend sans crainte comme sans faiblesse les con séquences de ces réformes. Il croit qu’un peu de calme et de réflexion ne nuirait pas aux nouveaux sauveurs du Capitole ; il pense que l’ajournement très-légal du Corps législatif à l’époque normale , où sa réunion-permet une étude approfondie de toutes les questions politiques et financières , est utile à tous, gouvernement et opposition , journa listes et députés, et il ne comprend pas celte indi gnation à froid, dont quelques-uns de ces messieurs se font les bruyants organes. Quant à la crise ministérielle dont la réunion du Corps législatif doit donner le signal, il est possible que ce soit une affaire capitale pour les prétendants aux portefeuilles , mais j’affirme que l’opinion pu blique des départements de l’Est est bien calme à cet égard. » Ce que dit M. de Benoist pour sa province, nous sommes en mesure de l’affirmer pour la nôtre. Oui, tout le bruit que font les députés , les écrivains de l’opposition ne répond en rien aux sentiments, aux espérances populaires. Le pays , à part quelques individualités ambitieuses ou déclassées , ne de mande que du calme et de la stabilité. Il ne veut pas plus de révolution par en haut, c’est-à-dire de despotisme , que de révolution par en bas , c’està-dire d’anarchie. Il compte à cet égard sur la modération , sur le libéralisme du gouvernement ; mais il compte également sur sa fermeté , sur sa prévoyance. Laffite. f outraelictions tlvmagogigues. Le Morning-Herald publie sur les récents dis cours de M. Victor Hugo un article des plus mor dants dont l’extrait suivant a bien son à-propos , vu la préoccupation générale provoquée par l’atroce crime de Pantin : « C’est la première fois , dit la feuille anglaise, qu’un Congrès de la paix a proclamé une guerre aussi acharnée contre les institutions que les dixneuf vingtièmes du genre humain défendraient au prix de leur sang. C'est là ce que M., Victor Hugo appelle de la cordialité. » Ils demandent le renversement des conditions mêmes sous lesquelles le monde existe. Ainsi, ils réclament l’inviolabilité de la vie humaine , mais cela seul au profit des assassins. Il y a peu de bille vesées plus étonnantes que cette idée des philan thropes , qui, invariablement, mettent en tête de leur programme de paix une impunité relative en faveur des meurtriers. » Mais M. Victor Hugo s’est ici dépassé luimême. Après avoir aboli le gibet et avoir embrassé toutes les créatures à la ronde, il déclare que les criminels ne doivent plus être punis du tout. Non, au contraire , ce à quoi tant d’honnêtes gens ne peuvent arriver , une bonne éducation , elle sera donnée à ces misérables. Tout cela n’est que d’affreux sophismes exprimés heureusement dans un jargon si barbare qu’ils doivent perdre de leur danger sur la moralité publique. » Pour extrait: J. Deslandes....

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

En savoir plus
Données de classification
  • laffite
  • jésus-christ
  • giraud
  • pelletan
  • marion
  • j. deslandes
  • eglise i
  • ravignan
  • languedoc
  • babaud-laribière
  • paris
  • orléans
  • france
  • barcelone
  • marseille
  • algérie
  • odessa
  • havre
  • caen
  • angleterre
  • jeu de paume
  • journal officiel
  • capitole
  • cologne