Extrait du journal

cette catégorie, et comme les pouvoirs publics n’apportent aucune bonne volonté à la création de ces sections spéciales — à Bourges et Vierzon notamment. — il en résulte que la juridiction prud’homale est pour eux lettre morte. Il suffit cependant que les Municipalités demandent la création de ces sections prud’homales d’employés, pour que. auto matiquement peut-on dire — cette création s'opère. Or, le Syndicat des Employés de Bour ges a présenté une requête en ce sens au Conseil municipal depuis le mois d’août dernier. Cette requête a été accueillie, avec quelques difficultés résultant de manque de connaissances sur le sujet, mais enfin elle a été agréée. Depuis, rien. Le Préfet du Cher, trop occupé sans doute à tripoter des dossiers pour couvrir ses agents coupables, n’a pas le temps de nenser aux centaines et centaines d’em ployés de Bourges et Vierzon qui atten dent des juges depuis si longtemps. Je ne parle évidemment de Bourges et de Vierzon que parce que des Conseils de prud’hommes existent dans ces deux villes et que la création de la section d’employés n’y est qu'une simple forma lité. Mais combien de centres de notre région où il y aurait lieu de créer des Conseils de prud’hommes, par exemple Mehun-surYèvre, avec ses nombreuses fabriques de porcelaine ; Saint-Amand, avec son impor tante industrie du livré et de la bijouterie ; la Guerche, avec son industrie de la chaux, du carton et du sucre ; Sancoins, avec son industrie de la voiture, etc., etc... je ne parle même pas de l’industrie du bâti ment. Voilà, semble-t-il, un champ d’action considérable pour tous nos hommes poli tiques << issus du Travail » et « glorifiant le Travail. » Prouvez donc que vous l’ai mez ce Travail en lui donnant la facilité de faire juger rapidement et sans frais tous les conflits oui s’élèvent dans son sein. Vous qui êtes puissants, qui avez de l'ascendant sur le Pouvoir, aidez nous donc à obtenir partout cette juridiction pru d'homale gratuite pour tous les travailleurs des deux sexes. Mais n'est-ce pas trop demander aux radicaux bourgeois qui tiennent en ce mo ment le haut du pavé. Tant de choses, qu’ils ont promises, sont sur le chantier depuis des années, sans espoir de se réa liser, qu’on se prend à douter de la possi bilité d’obtenir quelque chose d’eux. Hier, c'étaient les travailleurs des che mins de fer qui réclamaient d'urgence le vote d’une loi qui traîne au Sénat depuis bientôt dix ans. Les Retraites Ouvrières y agonisent; l’interdiction de la céruse aussi, et tant d’autres. Alors la classe ouvrière se dit de plus en plus quelle n’a rien à espérer des partis bourgeois et, de plus en plus, elle met toutes ses espérances dans le Socia lisme, dans le Parti de son émancipation intégrale. Henri LAUDIER....