Extrait du journal

Ils y ont débarqué en vrais monarques du Nord, par la brume et par la neige, qu'un « méchant » vent de Suède chassait vers la ville. Le navire qui les amenait ressemblait à un vaisseau fantôme et eux-mêmes parurent sortir du brouillard comme d'un mystère. Mais la neige est une amie, là-bas, et plus la fine poussière blanche venait tourbillonner autour du cortège royal, plus la foule, qui était énorme, et se pressait dans les rues, sur les balcons, sur les toits, se faisait ellemême plus enthousiaste, plus chaleureuse. Il n'y avait plus, parmi elle, de républicains ni de monarchistes, mais des Norvégiens acclamant furieusement, frénétiquement celui qui incarne, désormais, leur pays. Et tout de suite aussi la jeune dynastie s'est acquis la sympathie du peuple norvégien : le roi, par la simplicité de son attitude, par son langage plein d'émotion ; la reine Maud, par sa grâce souriante, et le jeune prince Olaf par sa jeunesse elle-même. Il n'est rien de tel qu'un enfant royal pour conquérir les foules, et celui-ci, qui apparut un moment porté sur les épaules d'un, officier, fut tout de suite adopté par ce peuple qui se consultait, la veille encore, pour savoir s'il se donnerait une république ou une monarchie....