Extrait du journal

émus par le roman si familièrement pathétique et si sincère, Moulins d'Autrefois, dont nous venons de terminer la publication, lui adressent, tout ensemble, des félicitations et des reproches. Ils ont dévoré le récit, compati aux malheurs du héros et de l'héroïne, mais ils regrettent que ces épreuves n'aient pas pris fin et qu'un bon mariage, comme dans les comédies, ne les ait pas payés de leurs peines. Bref, ils eussent souhaité un dénouement heureux. Le poète, obéissant à ses scrupules d'artiste, leur a mis sous les yeux un dénouement mélancolique et Biner. Et c'est de quoi ils se plaignent. Le directeur des Annales avait prévu ce Mécontentement. Il en avait averti l'auteur : « Votre Jean, votre Linou, sont Si sympathiques, qu'on vous en voudra beaucoup de les accabler de tant d'infortunes. Vraiment, vous refusez d'unir ces pauvres petits ? Vous avez vos raisons due je ne discute point, et qui sont certainement excellentes, mais vous allez faire couler bien des larmes. » Fabié est demeuré inflexibles Et les larmes ont coulé. Et, de toutes parts, les protestations lui parviennent Inutile de dire que ces plainles lui sont douces, et qu'elles chatouillent agréablement son amour propre. Un romancier n'est jamais insensible aux marques d'intérêt que lui témoignent ceux gui l'ont lu. Et Fabié ne peut plus douter qu'on ne l'ait lu, et lu avec empressement, , et lu avec tendresse....