Extrait du journal

M. Brandès était l'ami intime, le confident d'Henrik Ibsen. Après la mort du dramaturge, il se mit en devoir de réunir sa correspondance. Dès que ce dessein fut connu, les autographes affluèrent entre ses mains ; toutes les personnes qui en possédaient d'intéressants s'empressèrent de les lui communiquer. Or, dans le nombre, se trouvait une jeune Viennoise qu'Ibsen avait honorée de sa sympathie. Oh ! en tout bien tout honneur ! Rien ne permet de supposer qu'il y ait eu entre eux autre chose qu'un commerce littéraire et sentimental. En apportant à M. Brandès son paquet de lettres, celles qu'elle avait écrites, celles qu'elle avait reçues, elle lui donna l'autorisation de les livrer au public, et même elle l'eu pria, éprouvant une sorte d'orgueil à étaler son intimité intellectuelle avec un si grand esprit. M. Brandès n'a donc point outrepassé les limites que la délicatesse lui imposait. Il a de quoi se défendre. Mais les parents de la jeune Viennoise n'en ont pas jugé ainsi. Leur susceptibilité s'est alarmée. Ils ont pense qu'une telle publication pouvait donner matière à de fâcheux commentaires et compromettre le bon renom de leur fille. Ils exigent que le volume soit détruit, ou, du moins, ne soit pas réimprimé. La cause est actuellement pendante. Les tribunaux décideront....