Extrait du journal

de donner des leçons tout le jour et, le Soir venu, de tenir le piano dans dès brasseries et, dans des bals. Durant les quelques heures qu'il pouvait dérober à ce labeur ingrat, il composait, car le besoin de créer le tourmentait et il obéissait à l'impulsion de son secret génie. Il écrivit ainsi, aux environs de 1880. des symphonies, des impressions pastorales, des suites pour orchestre. Il essaya vainement de produire ces morceaux, les éditeurs refusaient d'en prendre connaissance. Personne n'en voulait. Fanelli continuait de besogner obscurément. Ses oeuvres inédites gisaient au fond d'un tiroir, ensevelies sous la poussière et l'oubli. Ainsi, trente années s'écoulèrent. L'artiste, découragé, usé par la tâche quotidienne, abreuvé de tristesse, dénué de ressources, languissait/ A Cinquante et un ans, il paraissait un vieillard....