Extrait du journal
Vu discoure d© IM. d© Freycinet. Au banquet qui lui a été offert, le 26 septem bre, par le Conseil municipal de Bordeaux, M. le ministre des travaux publics a prononcé un discours dont voici les passages essentiels : "**’*i** Nous avons aujourd’hui deux choses à /aire : nous avons, comme vous l’avez dit, à ébter la Franco d’un gouvernement stable et à assurer l’union dans ce pays. Un gouvernement stable, messieurs, savez-vous ce que c’est par ce temps do libre discussion et de souveraineté natio nale? Un gouvernement stable, c’est un bon gouvernement ; il n’y a que ceux-là qui durent, il n’y a que ceux-là qui méritent de durer. C’est donc un bon gouvernement que nous devons nous appliquer à fonder ; mais les bons gouvernements, je l’ai dit souvent, no se dé montrent ni par le raisonnement, ni par les théories, ni par les formules abstraites : ils se démontrent par leurs résultats. La France est lasse de toutes les discussions métaphysiques sur le mérite comparatif des formes politiques ; ce qu’elle réclame, c’est d’étre gouvernée selon ses goûts, ses aspirations, ses tendances, ses besoins légitimes. Sachons comprendre tous ses grands intérêts, ses intérêts moraux aussi bien que matériels ; sachons les comprendre, les servir, et nous au rons doté notre pays de ce gouvernement stable que nous ambitionnons pour lui. C’est là l’œuvre qui nous incombe à nous ré publicains. Nous sommes mis en demeure au jourd’hui de l’accomplir. L’heure est décisive, j'ajoute qu’elle est éminemment propice. Nous occupons le pouvoir, nous sommes en posses sion d’une majorité incontestée, nous nous ap puyons sur ce que des voix dédaigneuses ont appelé le nombre, sur ce que j’appelle, moi, la souveraineté nationale. Nous avons pour nous le droit et le fait ; il dépend de nous, et de nous seuls, de notre sa gesse, de notre raison, de notre esprit de pro grès, de notre modération politique ; il dépend de nous seuls, dis-je, que ce fait se change en un état définitif et que nous voyions enfin se clore, comme on l’a dit si souvent en vain, l’ère des changements politiques.... Quant à moi, messieurs, cette épreuve, je ne la redoute pas : je l’aborde avec confiance, car ce peuple qu’on a si souvent dépeint comme in gouvernable, jo n’hésite pas à dire que c’est le plus facile et le plus indulgent des peuples ; je l’ai beaucoup vu dans diverses circonstances, et, dans ces derniers temps, je me suis appro ché de lui autant que je l’ai pu, eh bien, j’ai constaté que ce peuple ne demande à ses gou vernants que deux choses : s’occuper de lui et ne pas le tromper. Avec la bonne volonté et la bonne foi, on ob tient de ce peuple ce qu’on veut ; il est toujours prêt à accorder crédit à ses gouvernants, et ce qui m’étonne, c’est qu’il y soit encore aussi dis posé qu’il l’est, après avoir été aussi souvent et parfois aussi cruellement trompé ; sa confiance est si inaltérable que, toutes les fois qu’on s’a dresse à ses bons sentiments, quand on se mon tre désintéressé et sincère, on se fait accepter de lui, on lui fait aimer et respecter l’autorité. Quant à l’union, messieurs, dont je parlais également et que je considère comme la seconde...
À propos
Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.
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