Extrait du journal

— Combien te rapporte ta place de tam bour de ville ? — Quatre-vingts francs par an, sans comp ter l’affichage et les avis particuliers. — Et tu y tiens, n’est-ce pas ? — Dame ! vous comprenez, j’ai deux en fants, et les sabots ne rapportent guère ? — Eh bien ! rentre chez toi et allume ta pipe avec ce papier. Crois-moi, c’est un bon conseil que je donne là. — C’est bon, monsieur Malicorne, c’est bon ! J’ai compris. — Ça prouve en faveur de ton intelli gence, mon garçon. — Cependant, il y a une difficulté. — Laquelle ? — C’est que j’ai reçu cinq francs. — Cinq francs ! s’écria l’avare, tu ne mens pas, au moins ? L’homme leva la main en l’air. — Je le jure, monsieur Malicorne. — C’est un bon métier que le tien ! — Oh ! tout le monde n’est pas généreux à la façon de M. Ilervey. — Tu crois ? Eh bien ! voici cinq francs ! comme ça tu ne perdras rien. — Merci bien, monsieur Malicorne ; mais comment m’y prendrai-je pour les rendre moi-môme ? cela n’est pas facile, hein ? Malicorne réfléchit un instant. Enveloppe la pièce blanche dans le papier et fais porter le tout chez M. Hervey par Pierrot, ton fils. Tu sais où demeure le Pari sien ? . — Oui, monsieur Malicorne....