PRÉCÉDENT

Les Tablettes des Deux-Charentes, 27 septembre 1848

SUIVANT

URL invalide

Les Tablettes des Deux-Charentes
27 septembre 1848


Extrait du journal

nul ne s’expliquait une telle rigueur si vite venue. La nuit quisuiviteette funeste journée je ne pus reposer. Je fus en proie à la plus vive inquiétude. N’aimais-je pas Clémence comme j’eusse aimé ma sœur? et savais-je le sort qui lui était réservé? Dès qu’il fut jour, je me levai, et ne pouvant résister à mon désir de savoir ce qui était arrivé au marquis, je pris un cheval et je me rendis à la ville. Quelle route pénible je fis 1 En voyant cette campagne parée de toutes ses fleurs, en sentant la brise qui m’arrivait chargée des senteurs des acacias et des muguets , je ne pus retenir mes pleurs ! Que de fois j’avais fait cette route à pied , donnant le bras à Clémence ! Que de fois je m'étais arraché les mains aux épines des buissons pour lui rapporter des chèvrefeuil les on des cgtantines! Qu’ils étaient loin ces jours de paix et de tranquillité , où, nous tenant par la main , nous allions courir après les papillons aux ailes de gaze, et cueillir des blucts dans les blés/ qui sait?... Peut-être nos parents avaient-ils souvent fait de doux rêves en nous voyant ainsi confondre dans un même rayon de soleil nos deux têtes blondes et roses! A cette heure tout avait disparu, excepté le soleil qui rayonnait toujours aux cicux , et les bluets qui entaillaient les blés I En réfléchissant ainsi j'arrivai à ma destination. Il était huit heures du soir. La ville était sombre , on sentait que le pouvoir républicain habitait là 1 C’était bien toujours la ville assise sur le bord d’une rivière avec de grandes prairies verdoyantes aux alentours, mais elle n'avait plus cet aspect gai qui la rendait charmante à l’oeil. Je me rendis de suite chez le citoyen Darras, qui avait offert ses services à mon père. Le citoyen me reçut avec politesse et amabilité. II y avait quelques membres du tri— burtal révolutionnaire de *** réunis chez lur. Je fus convié à souper et forcé d'accepter. Le repas fut somptueux , mais je ne pus manger. Tous ces gens qui étaient là'm'effrayaient; j’avais envie de par ler du marquis , tant mon impatience était grande ; mais...

À propos

Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • darras
  • proudhon
  • de villemeuse
  • radetzki
  • franco
  • drouyn de lhuys
  • angély
  • de sombreuil
  • marrast
  • dufaure
  • france
  • paris
  • autriche
  • bordeaux
  • nantes
  • turquie
  • italie
  • valence
  • genève
  • grenoble
  • l'assemblée
  • assemblée nationale