Extrait du journal
Nantes , Samedi, 7 Octobre 1848. Election du chef de l’Etat. L’assemblée nationale vient d'engager l’une des plus graves, sinon la plus grave , des discussions auxquelles devait donner lieu le projet de constitution ! Elle va se prononcer sur la question de savoir qui élira le président de la république, l'assemblée ou le pays! Nous voulons croire que l'assemblée n’hésitera pas à recon naître et à proclam°r hautement le droit qu’a seule la nation de se donner un chef! Et nous pensons que si, par impossible, l’assemblée natio nale osait s’arroger ce droit, la France ne le souffrirait pas!... Elle désavouerait à l’instant même les hommes dont elle a bien voulu pour ses mandataires , non pour ses dominateurs! Elle leur retirerait toute la confiance et tout leur pouvoir, en leur criant dans sa juste indignation : Je ne vous connais \ plus! Eu ce moment, sans doute , la Montagne est en 'ravail : elle se soulève, elle s’agite , elle tonne; son cratère vomit ses plus brûlantes laves; elle voudrait bien faire sortir de ses flancs quelque chose de plus redoutable que le ridiculus mus delà fable! Comme ils aiment et respectent la souveraineté nationale, les agents qui s’intitulent les seuls vrais républicains ! Dérision et folie ! Ils prétendent imposer à leur pays un maî're , un tyran de leur création... ccs hommes de liberté ! Ils prétendent aujourd’hui après avoir plongé toutes choses dans un chaos presque inextricable , asseoir leur funeste et sanglante personnification sur les tristes débris de leur patrie. Le nom qui pourrait sortir du scrutin universel les fait pâlir de colère ci de terreur, et c’est pourquoi ils voudraient briser d'avance ce scrutin, quoique ce scrutin, en réalité ne, soit rien moins que le cœur de la France ! Sans doute aussi bien des ambitieux qui ne songent pas à tout bouleverser mais à tout conquérir, voudraient fonder le règne d’une nouvelle Convention, dont ils se feraient les me neurs ! Que l’assemblée , se disent-ils, gouverne la France , nous gouvernerons l’assemblée, et pour nous gouverner, nous nommerons l'homme le plus dévoué à nos intérêts, donc nous gouvernerons tout ! La France ne Veut d’un tyran d’aucun genre! Elle n'en acceptera un ni de la main des terroristes, ni de la main de ses représentants présents et futurs ! La France, qui veut l’ordre et la paix à tout prix, attend avec une anxiété de plus en plus profonde en face des misères et des périls toujours croissants de la situation, qu on lui demande quel sera l’homme de son choix. Les événements politiques marchent vite ; les ruines s amoncèlent autour de nous... les daugers s accumulent et nous pressent... Pauvre France ! ton désespoir est à son comble et ta patience à bout! Nous n’en doutons pas : tu ne le laisseras pas arracher ta seule et unique planche de sauvetage, ce droit de recours à l’homme qui te paraîtra mériter le plus ta confiance et ton adoption. •...
À propos
Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.
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