PRÉCÉDENT

L’Hermine, 19 juillet 1845

SUIVANT

URL invalide

L’Hermine
19 juillet 1845


Extrait du journal

» de cœur, et c’est avec cette liberté là que nous chérit:» » sons l’Espagne, et que nous la chérirons toujours. » Le roi Charles V s’est exprimé d'une manière aussi ferme et aussi positive : « Si l’on pouvait douter de ce qu’il » y a de spontané et d’irrévocable dans les actes de Bourges, » disait-il, je renouvellerais ma renonciation’à Gênes, car » j’ai renoncé pour toujours à la vie politique, et c’est à » Charles désormais qu’il appartient de travailler à don» ner à l’Espagne ce bonheur que je n’ai pas été assez » heureux pour pouvoir lui assurer. Pas plus que lui je n’ai » pas été assez heureux pour pouvoir lui assurer. Pas plus » que lui je n’ai de haine , ni de rancune contre personne. » J’ai oublié les offenses, et je ne me souviens que de la » fidélité, du courage et du dévoûtnenl de ceux qui ont » tout sacrifié pour moi. Mais sa position est meilleure » que la mienne. » Je ne puis dire tout ce qu’on éprouve de respect et d’admiration en entendant ce langage, si simple et si noble à la fois. Comme les pompes elles magnificences des palais s’effacent et disparaissent devant la véritable grandeur de cette royauté indigente, familiarisée avec tous les embarras et tous les ennuis qui ajoutent aux grandes catastrophes, et arrêtent quelquefois la marche des princes exilés! L’ex roi et la reine doivent bientôt partir pour les eaux de Gréoulx; la santé de la reine, cruellement altérée par sa dernière maladie, rend indispensable la prompte réalisation de ce voyage. Il reste à S. M. de cette maladie, qui l’a mise en danger de mort, de très vives souffrances, que révèle son visage amaigri. Sa bouté seule pour tous n’a pas changé. C’est la même intelligence vive rt prompte, c’est le même cœur plein de bonté pour tous. Des eaux de Gréoulx, la reine cl le roi désiraient se rendre en Italie. Le comte de Montemolin doit, quant à présent, demeurer à Bourges; celte séparation est aussi pénible pour son cœur que pour celui de Charles V et de Marie-Thérèse. « C’est encore un sacrifice, lui ai-je entendu dire, mais rien ne doit coûter quand il s’agit de travailler à rendre à l’Espagne l'union et le bonheur. Comment exprimerai-je les sentiments dc reconnaissance de la famille royale pour les royalistes français qui sont venus en aide aux Espagnols? A plusieurs reprises LL. MM. m’ont recommandé de redire à tous que c’était là .la seule consolation, le seul bon et précieux souvenir, le seul bon heur qu'ils emportassent de France, et que jamais, tant qu’ils vivraient, ils n’oublieraient ce que la générosité des royalistes français avait fait pour la détresse des royalistes espagnols. Le roi, la reine et le comte de Montemolin regardent, comme des services personnels, les services rendus à leurs sujets malheureux. Le roi et la reine, qui seront accompagnés de M. de Tinant, aide-de-camp du maréchal Soult, observeront, dans leur voyage, le plus strict incognito. Ils seront heu reux de pouvoir exprimer sur leur passage, à quelques généraux espagnols, leur reconnaissance pour tous; mais ils seront forcés à regret de ne pas accepter les nombreuses invitations des royalistes français qui. depuis Bourges jusqu’à Gréoulx, sur la ligne de Moulins, Roanne, Avignon, Nîmes, avaient sollicité l’honneur de les recevoir chez eux. LL. MM. laisseront de longs regrets à Bourges, où leur piété, leurs vertus, leur dignité cl leur courage faisaient l’admiration dc tous. Le jour de leur départ sera un jour de deuil pour la ville et pour toute la province, comme celui où le roi Charles X quitta Edimbourg au milieu des larmes des Ecossais, car les Bourbons honorent l’adversité par leurs vertus, comme la prospérité par leur grandeur. En core y aura-t-il de plus à Bourges un sentiment de respec tueuse tendresse pour le sang de Louis XIV, dont les petitsfils ont pu être prisonniers sous le gouvernement doctri naire , mais ne sauraient jamais être étrangers dans le royaume de leur illustre aïeul. Charles V et Marie-Thérèse vont se trouver bien isolés aux eaux de Gréoulx. Ils laissent le comte de Montemolin à Bourges; les deux infants, ses frères, sont à Gênes ; l’in fant don Sébastien, fils de la reine, est à Naples; le roi don Miguel, son frère, est à Rome. Espérons que M. de Tinant recevra bientôt l’autorisation de conduire les au gustes exilés jusqu’aux frontières de l’Italie, où ils pourront du moins se serrer les uns contre les autres pour sentir moins cruellement l’absence de la patrie. Je ne puis terminer cette lettre sans dire tout le bonheur que j’ai éprouvé en entendant le comte de Montemolin ré péter que son manifeste serait toujours sa règle de conduite, et s’exprimer, en parlant de l’Espagne, de manière à prou...

À propos

Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.

En savoir plus
Données de classification
  • charles v
  • salvador
  • de tinant
  • avignon
  • marco del pont
  • a. chaper
  • charles va
  • maroto
  • espagne
  • bourges
  • nantes
  • france
  • paris
  • italie
  • rome
  • narbonne
  • espa
  • roanne
  • her
  • union