Extrait du journal

La Fédération républicaine « qui. compte parmi ses membres M. Mélinc » vient d'adresser aux électeurs, en vue des élections prochaines, un manifeste. De cette habitude prise par tous les parlis il n'y aurait; en ce cas, rien à dire et nous négligerions cette rhétorique électorale, si certaines affirmations audacieuses n'en venaient orner la banalité. Que les progressistes donnent au corps électoral des conseils et les invitent à voter pour leurs candidats, voilà qui est naturel. Qu'ils ne parlent pas de leurs alliés ordinaires, cléricaux et nationalistes, voilà une lacune que l'implacable mémoire populaire saura combler. Mais, il est vraiment un peu extraordinaire et même d'un peu commun cynisme, de recueillir une perle pareille à laquelle le manifeste sert de coquille. « Bravez les efforts de la candidature officielle ». .Evidemment les progressistes sont 'éloignés du pouvoir depuis de longues années et, d'avoir perdu le contact des faveurs ministérielles une amnésie leur vient qui ne leur vaut pas cependant l'amnistie. Si lointaines, sont 'tes exactions, les persécutions, les violences qui leur furent profitables et dont ils acceptaient le reproche en souriant, qu'il leur semble que jamais ils n'ont gouverné. La mémoire heureusement demeure, des méfaits administratifs et judiciaires par lesquels s'est signalée leur gestion. Et c'est bien imprudemment que ces Messieurs, assis sur le canapé légendaire où tient l'ampleur de leur parti, ont osé rappeler le souvenir de l'Empire et évoquer lo spectre des persécutions locales....