Extrait du journal

nature. L’inconnu possédait, pour moi, un attrait invincible. C'est tout ce que je regret tai lorsqu’il fallut partir pour le lycée, — ma jolie chambrette et mes livres. Il était temps que ce jour vint. J’étais irrité dos visites de plus on plus fréquentes de Mme Denise et de sa sœur, chez mon père. Peut-être aurais-je commis quelque inconvenance, lorsque Clarisse pénétrait dans ma chambre et demandait â contrôler nies lectures. Je refusais. J affectais même do cacher mon livre, et si jo n’y parvenais pas, je le fermais brusquement au passage que je lisais. Do quoi se mêlaient-elles, ces deux femmes ! Et pourquoi nous importu naient-elles ai souvent ?... Venues â Paris pour une commission dans le quartier, elles entraient chez mon père, en passant. C’était du moine leur excuse. La vieille domestique, ainsi que moi, no les supportait pas, et murmurait d’un ton compatissant : « Ce n’est pas bon signe, ces visites, monsieur René ! Il y a Mlle Clarisse qui est une bien vilaine personne. Vous devriez dire à mon sieur votre père de ne plus la recevoir. » Est-ce que c’était possible 1 J’emportai ce mauvais souvenir au lycée. Je pensais à Clarisse. Jo m’inquiétais de Clarisse. Je la voyais arrivant rue de la Verrerie, suivie de la grosse Mme Denise, et s’avançant effrontément jusqu’au vitrage des commis pour demander mon père. Mon père !... j’aurais voulu qu’il ne parlât jamais à aucune femme, à celle-ci surtout. Ne s’avisait-elle pas de s’ingérer du succès de nos affaires? Car elle cherchait à prendre...