Extrait du journal

de vanité. La netteté de l’engagement pris de soutenir loyalement la politique du président, et la modestie du candidat, qui n’avoue d’autres titres à la bienveillance de ses concitoyens que sa profes sion de fabricant et quarante ans de travail. Au milieu de tant d’autres circulaires ambitieu ses, insignifiantes, et plus remplies de titres que de franchise, il nous a semblé que cette simple af firmation cl cette modeste qualité de fabricant de vraient être la meilleure de toutes les recomman dations, auprès des électeurs d’une ville essentiel lement industrielle. Nous avons été constamment victimes en France d’une singulière illusion, qui nous a toujours fait confondre une chambre de députés Avec une as semblé littéraire. Celle erreur nous a souvent fait écarter de la représentation nationale les hommes les plus utiles et les plus fidèles organes de nos be soins spéciaux, pour nommer à leur place des hommes de mérite, d’ailleurs, mais la plupart du temps parfaitement étrangers à nos intérêts les plus sérieux. Ain^i, chose singulière, en trente-quatre ans de gouvernement représentatif, c’est à peine si Saint-Etienne s’est vu représenté dans la cham bre élective par un ou deux députes, choisis parmi ses fabricants de rubans. Cependant, qui peut nier que celte brillante industrie ne soit, à elle seule, la principale source de richesse pour notre ville, (Test grâce à cette absurde anomalie, également reproduite à Lyon , que les lois les plus funestes à notre industrie des soieries ont pu être adoptées, sans que nos représentants parfaitement ignorants de leur portée, songeassent à les combattre, même par un vote silencieux. Les conséquences de ces lois, nous ne les ressentons que trop dans la con currence, chaque jour plus dangereuse, de la Prusse et de la Suisse; qui pendant longtemps ont pu tirer de nos filles, leurs soies teintes et tous leurs us tensiles prépaies. Il est bien temps que nous mettions de côté ces vieux et injustes préjugés, qui semblent faire de la députation l’appanage exclusif de la parole. Le Président, en supprimant, la tribune des orateurs nous adonné à tous une excellente leçon dont nous devons profiter. Il nous a montré par là, que le but du Corps législatif est désormais de faire non pas des discours, mais les affaires du pays. Nom...