Extrait du journal

C'est Paris qui est visé par cette offen sive, Paris cœur de la France. L’ennemi nia point caché son but qui est de finir la guerre. S'il- pouvait prendre sa revanche de la bataille de la Marne de 1914, et me nacer la capitale française non pas d’une invasion (car nous sommes mieux protégés qu’il no pense) mais d’un bombardement intense, proche, et continu, il croit qu’il aurait brusqué la fin, et qu’il pourrait dic ter ses conditions pour une paix qu’il en tend « honorable » à sa manière. . Nos grands soldats connaissent . l'enjeu d’une telle bataille, et c’est avec la volonté de déjouer le plan allemand que nos dé fenseurs se jettent dans la fournaise. A cette heure d’une intensité tragique, que pouvons-nous faire, à l’arrière, nous qui ne tenons pas un fusil ? La volouté normale de chaque Français, c’est de col laborer pour sa petite ou grande port à la lutte décisive, les femmes en gardant audessus de la table de famille un visage clair et rasséréné, en travaillant; en réconfortant les plus faibles, les hommes en faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour alimenter le front, en armes, en mu nitions, en pain, on confiance.L'inquiétude du monde politique de mande des sanctions immédiates pour les fautes commises. C’est un sentiment tel lement humain de vouloir, dans un revers, trouver à tout hasard un responsable que personne ne devrait s'en étonner. Mais ce premier mouvement, excusable parce qu'instinctif pourrait se corriger à la réflexion. S'il est vrai qu’aujourd’hui tout travailleur français soit conscient — et il l’est, en effet — ii ne lui faut qu’un petit effort de réflexion pour se rendre compte que la colère est mauvaise con seillère. que certaines sanctions prises trop vite risquent de frapper à côté et que ce n'est pas en pleine lutte militaire qu’un pouvoir politique, qui n’est qu'un organe de contrôle, peut intervenir pour bousculer les directions de la bataille et ses directeurs. Comment le Parlement ne craindrait-il pas, en cas d’échec, d’en garder la responsabilité ü Est-ce que l’exemple de l’offensive du 15 avril 1917 n’est pas probant à ce point de vue ? L'en quête, là-dessus, n'est pas close ; on n’a...