Extrait du journal

Il attendit ; Juliette, qui s’était remise à regarder la terre, garda le silence. — La douleur des adieux était ainsi épargnée à vous et à l’eufant. . Il s’arrêta encore ; mais, la’ jeune femme paraissait décidée à ne plus ré pondre. — Car, je le répète, il avait le droit pour lui, et il était résolu à en user. Déjà, • le commissaire de police était prévenu et des agents requis contre votre résis tance. 11 sembla au magistrat que la main de Juliette avait frémi dans la sienne. Ce fut tout. Il se rapprocha encore, la serra de près, et, parlant plus bas pour tâcher de rendre sa voix plus douce : — Du reste, pauvre chère petite, qu’eussiez-vous fait après l’abandon ? le travail?... est-ce qu’il est possible aux femmes? Vous n’aviez pas d’enfant à votre sortie de l’hôpital, ne m’avez-vous pas raconté que vous alliez cependant mourir de faim lorsque M. Domart vous a rencontrée? Toujours même silence de la part de Juliette. — Vous avez pris un amant ; c’était vo tre unique ressource ; les femmes pauvres et belles n’ont que celle-là. Seulement, vous avez été maladroite dans votre choix ; vous l’avez pris pauvre. Aujourd’hui, il se marie; c’est un bonheur pour lui et pour vous. Il fait sa position en épousant une femme riche, pendant que vous êtes encore assez jeune et assez belle pour faire la vôtre. Contre l’attente «je M. de Marse, Ju liette ne protesta point....