Extrait du journal

veux enroulés au-fronts au cou, jusqu’à la taille, le visage calme et glacé comme un visage de jeune morte, Juliette repo sait sur le tapis du cabinet de travail du magistrat, l’œil éteint, le corps inerte. Il la prit et la replaça sur le divan, lui mettaut sous la tête ua coussin. Puis, il s’agenouilla, s’animant à couvrir de bai sers ses belles mains pâles. En l’embras sant, il parlait. —Si tu savais comme je vais t’aimer !... les jeunes n’aiment pas ; tu verras bien. Il passait la main dans sa chevelure épaisse et, portant à ses lèvres de grosses mèches, les mordait. D’abord, il avait hésité, se demandant s’il n’attendrait pas le réveil. Mais, si au réveil il éprouvait une résistance, om s’il était dérangé. Mieux valait la possession immédiate qui lui assurerait peut-être la possession du lendemain. Il détacha la robe et eut (un cri, ce cri de l’avare qui découvre un trésor. Il trouvait plus que ne promettait le corsage. C’était la fermeté d’un sein de jeune fille avec les rondeurs complètes de la femme. Juliette, qui n’avait pas de coquetterie, ne faisait point ressortir ses formes dans ses habits faits par elle-même. On les de vinait à la grâce, à la perfection de tout ce qui se voyait. L’évanouissement n’avait pas refroidi le corps; le vieillard réchauffait ses lè vres glacées à cette poitrine jeune et chaude. Il aurait voulu que ce beau corps iüèfte qui lui appartenait, qu’il souillait de ses regards et de sa bouché impure, s’animât sous ses efforts. Il avait fiés désirs et des ardeurs de...