Extrait du journal

avait, lui aussi, l’air sombre et inquiet. Cependant, en rentrant àu château, ils avaient repris tous deux leurs allures habituelles. La soirée était magnifique : les rayons de la lune argentaient les eaux du Rhône. Dès que la voiture fut arrivée dans la cour, nos trois personnages, au lieu de se séparer, allèrent s’asseoir sur la terrasse, à la demande de la comtesse. Le rebord du mur circulaire dont il a été question n’avait pas plus de cinquante centimètres de hauteur. Les .vases de fleurs qu’il supportait s’appuyaient exté rieurement contre un grillage en fil de fer caché par les liserons ; mais 'au milieu, c’est-à-dire à l’endroit où la courbe du demi-cercle, surplombait le Rhône dont les flots venaient battre contre la maçon nerie, il n’y avait pas de fil de fer, et ■l’œil embrassait au loin le fleuve et la vallée. Cette échappée avait été ménagée à cause du magnifique point de vue qui se déroulait en lace. • Après être restée assise un moment, la comtesse abandonna sa chaise pour s’avancer jusqu’à l’extrémité de la ter rasse. Courbée à demi au-dessus d’un géranium, elle regardait le Rhône. — Quelle belle nappe d’argent ! fit-elle à haute voix,' en se tournant vers son mari et d’Alzan. Venez voir le coup d’œil que présente en ce moment le lit du fleuve. Je n’avais jamais remarqué cela. D’Alzan s’approcha le premier et al longea la tête par-dessus un laurierrose, séparé du géranium de la comtesse ,par deux petits vases contenant deux plantes grasses....