Extrait du journal

Pendant trois mois, chaque soir, Dela collonge vint dans la maison de la petite rue du Plâtre. Aussitôt qu’il avait avalé la dernière bouchée de son maigre souper, il cou rait chez Fanny. Il la trouvait souvent en train de tra vailler, les yeux rouges et gonflés. — Tu as encore pleuré, ma chérie, lui disait-il en .lui prenant les mains. Voyons... sois donc raisonnable... Est-ce notre faute? N’avons-nous pas lutté assez longtemps ? Et il s’efforçait de la consoler; et de rassurer sa conscience1. Il l’attirait doucement sur ses genoux et buvait d’un baiser la dernière larme qui brillait encore dans ses yeux. Elle lui passait les bras àatour-du cou ; ses pieds d’enfant s’embarrassaient’ dans les plis de sa soutane ; elle le re gardait délicieusement, ou bien encore, souriante, penchait languissamment la, tête sur son. épaule. — Oui, tu as raison, mon Jean, lui ré pondit-elle, Dieu est bon, il ne peut pas nous haïr, puisque nous nous aimons; et puis, je prierai tant dimanche, avant la communion, qu’il aura pitié do nous là-...