Extrait du journal

tient où perçait ùne pointe de satisfaction. . Elles eiirênt" une joie; d’enfant le jour où l’imprimeur leur envoya les factures qu’elles avaient commandées. . ' On lisait en haut Veuve " Besson et fille, Modes et mercerie." . Leur vie se'passa ainsi pendant deux ans. .. Mme Besson proposa un jour à Fanny de prendre une bonne ;, elle . avait trop d’occupation, disait-elle. Fanny obtint qu’on : prendrait seule ment une femme .de ménage pendant, deux - heures le matin, pour les « gros ouvrages ». Delacollonge prenait toutes les pré cautions possibles, et pendant deux ans personne n’eut le moindre soupçon. 1 Dans les processions, c’était Fanny qui réglait la marche des petites filles vêtues de blanc. _ . C’était Fanny qui" portait la bannière, Je jour de la Fête Dieu. Ce jour-là aussi, c’était elle qui ornait le reposoir de la- place Saint-Pierre. Dès huit heures du matin sur pied, en ; déshabillé simple et pudique, elle grim-. paît comme un homme sur des marche pieds et des échelles, au besoin, pour ac crocher, avec des fichés en bois, : les plus beaux draps de son ménage. Le vicaire l’aidait, apportant avec le sacristain les lustres et les candélabres, que les voisins riches prêtaient pour quelques heures. ; • . Les gamins, endimanchés, s’arrêtaient et regardaient curieusement, nez enl’air, Fanny Delacollonge, faire là {Odette du bon Dieu. .. j Elle faillit mêmfi a4êvanouir de terreur |...