Extrait du journal

à la confiance intéressée qu’il t’a témoi gnée, moi à la foi jurée au pied de l’au tel, c’est triste, triste pour lui, pas pour nous. Ta conscience ne te reproche rien ; la mienne, je vais te l’ouvrir. Hier déjà, tu étais décidé à partir ; tu m’avais pro mis de rester ; pourquoi veux-tu man quer à ta promesse? Le lieutenant hésitait» La baronne lui prit la main. — Sois franc, Louis, sois franc, autant que je le serai, lui dit-elle avec vivacité. Entre toi et moi, plus de ces égards qui laissent la porte ouverte au doute. Je te sais vaillant et ferme. Réponds-moi en homme qui 'a conscience de l’honnêteté de son cœur. — J’ai dû changer d’avis, Vitaline, eil voyant que je portais ombrage à ton mari, en voyant qu’il ne nous rendait justice ni à l’un ni à l’autre, j’ai craint que ma présence à la villa ne fût pour toi la source de beaucoup de chagrins, d’humiliations. — Louis,, tu ne me dis pas tout, et je veux que tu me dises tout. II y a une autre raison à son départ; pourquoi me la taire? Ne l’ai-je pas devinée depuis longtemps ? Tu pars parce que tu m’ai mes et que tu- ne peux supporter plus longtemps de me voir malheureuse, tu pars parce que tu m’aimes et que tu te reproches de m’avoir aimée, de tout ton cœur, comme si tu commettais un crime enlie parvenant pas à étouffer cet amour quiagrandi en toi,malgré toi. Je n’ajouterai pas que tu te défies de toi-même; Je sais que tu m’aimes trop pour ne pas veiller avec toute la force de ton saint amour sür ma propre faiblesse, si jàmais je devenais...