Extrait du journal

de tout son être. Lorsque Louis eut cessé de parler, elle était très pâle, et son sein soulevait la soie de son corsage. — Tu viens .de te condamner toi-même à rester, dit-elle péniblement. Quoi qu’il arrive, jure-moi que tu resteras. " — Je ne te. ferai pas ce serment, Vitalins. Entre toi et «moi désormais, il y aura ce que je t’ai avoué. Voudrais-tu que ton cousin rougît de lui-même, en serrant ta main ? La-.baronne -se leva vivement de -sa chaise et embrassa le blessé sur le front. •*— Non, .Louis, je ne saurais vouloir quêta main tremble dans la mienne.! s’é cria-t-elle avec élan, en se 'rasseyant. Je ne saurais, vouloir que tu rougisses de cette ‘affection à laquelle je dois d’a voir pu -porter ma croix teans faiblir. Tu as été franc ; je vais l’être. Tu m’ai mes, m’as-tu dit, noblement, sainte ment, et tu n’as jamais permis à un sen timent indigne_.de nous deux de ternir la pureté de ton affection pour moi. Croistu donc que je l’ignorais? Jeune fille, j’ai pu me méprendre sur la tendresse que tu me témoignais, attribuer-cette tendresse à notre lien de parenté, nos jeux d’en fants en commun, à tous les souvenirs du jeune âge écoulé. Femme, mes yeux se sont ouverts; mais il était trop tard, trop tard, et c’était de-ta faute, autant que de la mienne. Que n’avais-tu parlé, alors que j’étais libre ! Que n’avais-ttt frappé à la porte dé mon cœur! — J’étais pauvre, Vitaline; je n'avais que ma solde d’enseigne de vaisseau. — Le même en tout, mon pauvre cher Louis ! J’ai deviné la raison de ton si lence, alors qu’il n’était plus temps. Je...