Extrait du journal

Il n’y travaillait plus en sa présence. Cela: avait une raison. Nous l’avons dit, Prosper ne se sentait inspiré que lorsqu’il était ivre ; peut-être alors le chagrin qui avait tué l’artiste disparaissait-il pour une résurrection momentanée. Or, «depuis qu’il voyait chaque jour Juliette, depuis qu’elle le priait de ne plus boire, le paüvre homme ne voulait pas lui donner le chagrin d’un refus. Il se grisait seulement après son départ de l’atelier. Est-ce qu’il ne le fal lait pas pour chasser le cauchemar qui hantait ses nuits ? Le soir de ce jour où Ferdinand avait été amené par son père à l’atelier, il dit à la jeune femme : — Vous êtes triste. Elle essaya de sourire et de dire non. IL reprit : s — Vous l’aimez dont bien? ... Qui cela ? — Votre... mari ? — Oui, mais il n’est pas mon mari. — N’aimez-vous pas mieux votre en fant? Elle répondit complaisamment : — Je ne sais pas. Ils restèrent tous les deux sans parler; Prosper reprit : — Si j’avais eu un enfant, moi,, je me serais peut-être consolé. — Vous avez donc été bien malheu reux. _ — Je suis resté seul... tout seul, quand celle que j’aimais » été morté. C’est triste, allez. — Oui,' je sais.'J’étais seule, moi aussi,quand Edmond m’a recueillie. ' —Aviez-vous aimé??.....