Extrait du journal

Le scrutin du 3 f juillet Etant donné qu'on ne peut avoir aucune confiance dans les statistiques du ministère de l'intérieur lesquelles sont toujours plus ou moins • truquées Il pour les besoins de la cause combiste il est encore malaisé de savoir ce qu'ont été, au point de vue politique, les élections cantonales de dimanche. A vrai dire, nous ne croyons pas qu'on ait chance d'y trouver, sous ce rapport, une indication décisive soit dans un sens soit dans l'autre. C'est qu'en effet, dans ces sortes de scrutins, l'électeur se laisse guider beaucoup plus par des considérations locales et personnelles que par des considérations de principe et ceci est tellement vrai que, sauf dans les grandes villes, il est à peu près imposBible aux journaux d'exercer une influence sérieuse sur les choix du suffrage universel. La propagande individuelle et les sympathies ou les antipathies qui résultent d'un contact familier entre l'électeur et le candidat, voilà les facteurs principaux, sinon uniques, d'une élection cantonale. Il en résulte que ceux-là sont le mieux en situation de réussir qui savent, comme on dit, le mieux triturer la pâte électorale Même en Bretagne, où la répulsion est pourtant si vive pour la politique antireligieuse du ministère actuel, cette observation garde sa valeur. Elle ne la perdrait que le jour où les partisans de M. Combes diraient carrément ce qu'ils sont et en quelle estime ils tiennent le ministère proscripteur. Mais si nous en exceptons quelques imprudents comme M. Armand Dayot, par exemple, où M, Boyer qui ont la franchise de se réclamer du petit-père » et qui, d ailleurs, sont magistralement battus, nos braves blocards ne commettent p',int cette faute là. Quand vient l'heure de comparaître devant le paysan breton, si profondément attaché à ses traditions et à ses croyances, ils se font doux comme de petits agneaux et nous en connaissons plus d'un dont la profession de foi pourrait étrc rignéo de n'importe lequel des républicains libéraux....