Extrait du journal

te tabac est, avec les boissons, la denrée qui procure au Trésor les ressources les plus importantes mais, à rencontre de toutes les autres contributions indirectes, la taxe dont il est frappé, sans être populaire, est supportée sans récriminalion. C'est un bon point pour les fumeurs qui sont innombrables depuis la guerre. Déjà au XVIIIe siècle Necker considérait la taxe sur le tabac comme la moins dure et la plus imperceptible de toutes les contributions et il la rangeait dans la classe des inventions fiscales les plus habiles. Plus tard, Mirabeau déclarait l'impôt sur le tabac le meilleur des mauvais impôts, et il y a vingt-cinq ans, Léon Say, qui ne fumait pas, déclarait qu'il était le plus inattaquable de nos impôts. Les fumeurs, en effet, même ceux qui prétendent qu'ils ne peuvent se passer de tabac, reconnaissent que son usage est facultatif et que la taxe n'est que la rançon d'un plaisir ou d'une habitude. Et puis le taxé paie son impôt entre les mains d'uh débitant, sans même s'en apercevoir. Il le paie même avec plaisir. pourrait-on dire si l'on ne craignait de faire l'apologie de ces exécrables impôts de consommation oui aont, en dépit des déclamations des théoriciens, ceux dont on s'acquitte le plus facilement....