Extrait du journal

Lorsque, le mole dernier, l'escadre ne la Méditerranée mouilla devant Casablanca, des chefs de tribus vinrent de toutes les parties du Maroc pour voir les frégates qui, mieux encore que l'armée de terre, symbolisent à leurs yeux la puissance française. De ces chefs, beaucoup avaient porté les armes contre nous. Mais plusieurs, sans doute, se souvenaient d'une « frégate qui, il y a vingt ans. joua sur cette côte un rôle capital c'est le petit croiseur Cotise, dont nous voulons, à l'occasion de cet anniversaire, rappeler l'action brillante et décisive. Les grands événements de la guerre mondiale ne doivent pas nous faire oublier les épisodes glorieux de notre histoire maritime. Le V* août 1907, & 8 heures et demie du matin, le Galilée mouillait devant la ville de Casablanca, qui ne ressemblait guère à ce qu'elle est devenue aujourd'hui. C'était une importante agglomération de maisons blanches (d'où son nom) où une com pagnie française venait d'entreprendre la construction d'un port et où commençait à s'organiser le contrôle des douanes prévu par l'acte d'Algé siras. Ces changements déplaisaient fort aux Marocains, et même à de nombreux étrangers qw s'accommodaient mieux de l'état d'anarchie du pays. Le mécontentement avait gagné les tribus voisines, toujours à l'affût d'un pillage possible. L'avantveille, une bande armée avait assailli le chantier du port, tué et affreusement mutilé neuf de ses ouvriers, et avait commencé à rançonneur les Juifs et à menacer les Européens. Le Galilée avait été envoyé de Tanger pour les protéger....