Extrait du journal

M. Mussolini, responsable des destinées de l'Italie, a prononcé au Conseil des Ministres. le 1« août, quelques paroles qui méritent un commentaire. Il arrive parfois que M. Mussolini, quand il éprouve le besoin o\ galvaniser l'enthousiasme du parti nationaliste, qui est devenu le plus ferme soutien du fascisme, se laisse emporter à des paroles inquiétantes mais il est, au fond, très réfléchi, très froid, et il sait que l'autorité pratiquement absolue qu'il exerce en Italie donne un retentissement considérable à ses moindres paroles. Lorsque l'homme qui a le pouvoir d'agir parle, ses paroles sont des actes. M. Mussolini est trop au courant de la situation européenne, trop conscient des intérêts permanents de l'Italie, pour ne pas s'inquiéter de la campagne qui se poursuit en Allemagne pour le rattachement de l'Autriche au Reich. Un homme d'Etat italien qui verrait de gaieté de cœur la Grande-Allemagne s'étendre jusqu'aux frontières de l'Italie en annexant l'Autriche serait évidemment un trattre ou un fou M. Mussolini n'est, oerte-ç, ni l'un ni l'autre. Mais il existe quelques fascistes forcenés qui, ces temps derniers, laissaient entendre qu'un accord pourrait se faire avec l'Allemagne l'Italie laisserait faire le rattachement de l'Autriche, moyennant quoi le gouvernement de Berlin lui assurerait son appui éventuel c.i;ure les Yougoslaves. La haiue de la France est si violente chez certains nationalistes italiens qu'il suffit que la France s'oppose au rattachement pour qu'ils estiment que l'Italie doit l'accepter. Ils font passer leurs passions avant l'intérêt de leur pays. M. Mussolini l'est heureusement pas de ceux-là. Dans son bref discours du août, i dément d'abord que l'Italie ait été ^ur le point d'intervenir lors des $meutes de Vienne. Puis, en face de a presse allemande, qui reprend de >lus belle la campagne pour le rattahement, il déclare...