Extrait du journal

Avant la guerre, le bloc des gauches a vécu, pendant quinze ans, notamment sous 51. Combes, de cette honteuse diversion. 3fais, depuis la guerre, que de changements dans les choses et dans les esprits 1. En présence des bouleversements qu'elle a produits, des nécessités nationales qu'elle a fait apparaître, des difficultés qu'elle a accumulées et dont la solution n'intéresse pas seulement le pays dans sa généralité, mais, individuellement, chaque citoyen et toutes les familles françaises, comment pourrait-on se passionner encore pour la lutte contre l'Eglise et contre les prêtres 7. Ou, plutôt, comment ne comprendrait-on pas que l'une des conditions du relèvement national, s'il est vrai que l'effort qui nous est imposé par les circonstances suppose l'union et la cohésion de toutes les bonnes volontés, c'est la paix religieuse Mais qu'importe au bloc des gauches Il ne peut se maintenir, il ne peut régner que sur une France divisée, déchirée par le conflit des consciences, et l'affaire, la grande affaire pour laquelle il s'enthousiasme, n'est pas de faire payer l'Allemagne, ni de remettre le budget en équilibre, ni d'alléger les impôts, ni de diminuer le prix de la vie, mais de rouvrir, sans plus attendre, la vieille et détestable querelle dont on croyait que le tocsin du 1" août 1914 avait définitivement arrêté les frais. M. Herriot s'est soumis aux injonctions de son parti. Il a annoncé, dans la déclaration ministérielle, son dessein de supprimer l'ambassade du Vatican, d'expulser du territoire français les congrégations revenues d'exil pour coopérer à l'œuvre commune de défense nationale et, enfin d'imposer à l'Alsace et à la Lorraine, malgré les promesses solennelles du maréchal Joffre, de M. Poincaré et de M. Millerand, un régime religieux et scolaire dont elles ne veulent à aucun prix et contre lequel, depuis la menace portée à la tribune par le président du Conseil, elles multiplient les plus véhémentes protestations....