Extrait du journal

La tentative de collectivisation soidisant volontaire a jeté la Russie dans un trouble profond. Le paysan, jusqu'alors passif et inerte, s'est mis & réagir. Les assassinats d'agents soviétiques se sont multipliés. On voulait prendre la terre du paysan au profit de la Kolkhose (coopérative de produc.tion), l'obliger à travailler pour la collectivité il se mit à manger ou vendre son bétail, il refusa de semer. Ceux qui étaient près des frontières s'enfuirent en Pologne, en Roumanie, essuyant le feu des gardé-frontières bolchevistes beaucoup ont péri. La présence des autres, par milliers, avec leurs femmes et leurs enfants, sur la terre étrangère est la preuve Jrrécusable d'un désespoir sans bornes. Ailleurs, des villages s'insurgent, chassent tes communistes et sont mitraillés ou écrasés sous les bombes d'avions. Mais, pour ces exécutions, l'armée rouge, composée de paysans, ne marche pas volontiers contre ses frères les ouvriers, paysans d'hier, réprouvent ces violences symptôme grave. Un Staline est Inaccessible à la pitié, mais il est accessible à la peur. Si la campagne des semailles de printemps est mauvais (en Russie, on sfeme surtout au printemps), si le paysan sème tout juste ce qu'il lui faut pour ne pas mourir de faim, que mangeront, l'hiver prochain, les gens des villes ? Une insurrection armée n'est guère possible en Russie, mais quel gouvernement a jamais résisté à une émeute de femmes qui demandent du pain?...