Extrait du journal

Les affaires de Russie nous démontrent une fois de pius qu'un certain sentimentalisme et une certaine idéologie démocratiques ne vont pas sans d'assez graves inconvénients, dont le principal est d'aveugler les esprits qui s'y abandonnent sur les réalilés qui ne s'accordent pas avec leur rêve Il y a deux mois, quand nous arriva la nouvelle de la révolution de Pétrograd, l'on pui croire un instant que ce grand événement serait pour l'Allemagne un coup décisif. La nation amie s'affranchissait la fois d'une tyrannie politique et du joug de l'étranger. Elle substituait à l'autocratie le régime libéra'. et elle expulsait, en même temps, des conseils de la nation les influences pernicieuses qu'y entretenait, depuis le commencement de la guerre, un ennemi passe maître dans l'art de désagréger par la trahison les forces qui lui sont contraires. La révolution de Pétrograd, à ne la juger que sur les télégrammes des agence?, était une victoire du patriotisme russe, une revanche magnifique de l'âme slave sur le germanisme corrupteur. Par elle, s'affirmait, d'autre part, l'irrésistible puissance de l'esprit démocratique par elle, un peuple immense Baissait brusquement à la liberté, et achevait ainsi de donner à la lutte contre l'Allemagne sa signification profonde. celle d'une croisade de toutes les grandes démocratises de l'univers contre la maison de Hohenzollem, symbole des réactions du passé, incarnation du pouvoir personnel dans ce qu'il a de plus brutal et de plus outrageant pour les droits de l'humanité....