Extrait du journal

L". Chambre vient d'amorcer la discussion du projet de résolution tendant à l'institution d'une délégation directe aux armées. Si j'en juge par ce commencement, l'affaire n'ira pas toute seule. Nos députés ne sont pas d'accord. Je crois que nous allons entendre beaucoup de discours. En ce qui nous concerne, cela n'a guère d'importance. Si toute cette éloquence nous ennuie, nous aurons toujours la ressource de nous boucher les oreilles. Je crains seulement que le président du Conseil et le ministre de la Guerre ne trouvent pas dans ces débats compliqués le meilleur emploi d'un temps dont on peut dire que toutes les minutes sont comptées. La besogne diplomatique et la besogne militaire sont pour M. Briand et pour b général Roques, de grosses besognes. Il est infiniment regrettable que le régime de la parole et tous les accidents qui en sont l'accompagnement inévitable, les obligent il. faire un métier qui, comme le disait un jour Gallinéni, n'est pas le leur. Quand on songe à la charge qui pèse sur eux et aux conditions de réflexion, de méditation, de recueillcment, qu'exige l'accomplissement d'une telle tâche, on redoute toutes les distractions, y compris celle de la tribune....