Extrait du journal

Pardon répondent les autres. Lorsque l'Etat s'adresse à des Français, il ne leur offre aucune garantie comparable à celles qu'il donne aux étrangers. A ceux-ci il promet, même pour un emprunt à très court terme, le remboursement en or de leur prêt papier, au cours du jour où ce prêt a été effectué. Donc, l'étranger est garanti contre toute dévaluation. Le Français, lui, n'a point cette assurance. malgré les sages discours de certains ministres. Il verse une certaine somme qui vaut, par exemple, mille fraacaor le 1" septembre six semaines plus tard. elle ne vaut plus que sept cent cinquante francs. Comment voules-vous, dans ces conditions, attirer la confiance ? Il n'y a qu'une sorte d'emprunt qui puisse désormais réussir à l'intérieur du pays c'est j l'emprunt avec garantie de change. Tout de même, répliquent les premiers, l'Etat, c'est la France. Si vous lui refusez un prêt quand il le sollicite, c'est votre propre situation que vous compromettez. Aider l'Etat, c'est vous aider vousmême. Ne boudes pas à vos propres A notre tour, nous ferons observer que c'est là un raisonnement trop absolu, et que, dans la considération qui nous occupe, il faut tout de même tenir comte de la valeur technique, des intentions, des déclarations et des actes du GÉRANT de la Société France Les chiffres sont les chiffres; mais combien leur signification est différente telon les hommes qui les manient Les ressources de notre patrie sont confortables mais quelle est la fortune nationale qui résisterait à certaines largesses immédiates et accumulées, à des dilapidations caché, sous le nom de réformes, à. up déffcit sans cesse plus profond ? Ce n'est pas de lui-même que l'épargnant français se défie; ou de tel voisin dont il constate la prudence et l'activité, ou de telle sociétés privée dont il connaît la gestion prévoyante, ou du travailleur agricole, du commerçant. de l'industriel dont il constate la probité, la vaillance, l'ingéniosité. Ce qui l'inquiète, c'est l'orientation financière, économique et surtout politique d'une majorité parlementaire et d'un pouvoir exécutif qui, pendant six mois, et demain encore si nous en croyons certains projets, a ouvert et ouvrira toutes grandes les vannes de la dépense publique....