Extrait du journal

Dans un seul article sur les programmes de l'enseignement secondaire, je ne pouvais prétendre à tout dire, non seulement du sujet, qui est vaste, mais des quelques points qui me tiennent particulièrement à cœur. Revenons-y donc rapidement pour les préciser. Sur le propos du c surmenage j'en attribuais une bonne part à l'abus des cours dictés qui me fâche fort. Il n'est pas courant que le cours dicté soit supérieur aux livres imprimés dont les élèves disposent il reste fréquemment (et la raison ne serait pas très difficile à trouver) moins sur. moins ordonné, moins clair. La prise en dictée ou la prise de notes imposent à l'enfant une sorte d'attention mécanique, le condamnent à gâter son écriture et l'induisent, pour aller vite, à ne pas s'embarrasser d'orthographe. La fatigue, que l'enfant a éprouvée en remplissant en hâte son cahier de cours, se double de celle qu'il éprouve à se relire et à suppléer aux lacunes ou obscurités d'une rédaction incertaine ou tronquée. D'autre part, s'il arrive à l'élève d'être absent de la classe plusieurs jours, Il n'a plus le moyen de se repêcher a, comme il l'eût fait à l'aide du livre les parties du cours qui ont été dictées pendant son absence lui manquent, et même s'il trouve un camarade obligeant qui lui prête ses cahiers pour quelques heures, ce sera un sérieux travail supplémentaire que de les recopier. Il semble donc que la manie à la mode du cours dicté qui sévit ait beaucoup plus sa source dans une respectable prétention du professeur à donner un enseignement c personnel en dehors et audessus des livres, et à enseigner, toutes proportions gardées, à peu près sous la même forme extérieure qu'à la Sorbonne. Et rien n'est plus préjudiciable, selon moi, à la bonne marche des études, que cette confusion, que j'estime illusoire, -entre les nomBreux collèges de toute la France et l'unique Collège de France....