Extrait du journal

On a beaucoup répété, depuis quelques mois, à la tribune de nos assemblées et dans les journaux, qu'il fallait dire à la France toute la vérité, même et surtout celle qui est désagréable. Et l'on a beaucoup reproché au gouvernement de M. Briand l'usage qu'il faisait de la censure. On l'accusait de méconnaltre la force morale du pays et le caractère viril de ces civils qui, contrairement à la boutade fameuse du dessinateur Forain et malgré les pires vicissitudes, seraient capables de « tenir à l'arrière comme les combattants tiennent dans la tranchée. NI. Tardieu déclarait alors, à la fin d'un discours antiministériel, que la France n'avait pas besoin d'une sentinelle qui montât la garde devant son moral. Et cette déclaration était accueillie par les applaudissements des trois quarts de nos députés. En fait, ce que l'on revendiquait et ce que l'on a fini par obtenir presque complètement, c'était la liberté de la critique, et d'une critique souvent sans mesure, contre le haut commandemcnt, contre la conduite diplomatique de la Ruerre, et généralement contre tout ce qui est ou devrait être soustrait, dans une asséz large mesure, aux discussions et aux confusions de la place publique....