Extrait du journal

Un plan général se révèle. Il faudra « causer » avec l’Allemagne et, en même temps, prendre contre elle toutes précautions. Ce$ jours-ci le Times signalait les préparatifs d'une invasion allemande en Hollande et encourageait le gouvernement de ce pays à prendre des mesures de défense. La Belgique organise la protection de sa Irentière. L'Angleterre cultive ses bonnes rela tions avec Moscou ; elle travaille en Pologne et dans les Etats baltiques. Elle rêve d amener les Etats-Unis à la Société des Nations d’où le Japon et l’Al lemagne ne pourraient plus guère rester éloignés. Genève est toujours, et plus que jamais, dans les desseins britanniques, le centre et l’instrument de la paix organisée ; mais, cette fois, la sécurité sera appuyée par des forces militaires et par des ententes dans le cadre de la Société des Nations. L’Alle magne qui se voit démasquée, crie déjà à I encerclement Le grand effort de redressement qu accomplit l’Angleterre crée en Europe une situation nouvelle. Sa froideur à I égard de l’Italie, qui survivra même à la guerre d Ethiopie, modifie profondément I assiette de sa politique. C est pour nous le moment d'ouvrir les yeux et de profiter des circonstances. Dans la Méditerranée, c'est notre intérêt que l’Angleterre soit forte" sur mer et dans les airs plus forte que I Italie. C est 1 Angleterre qui, en ce moment, a besoin de nous. Certaines possibilités de manœuvre s’offrent donc à nos dirigeants. On doit espérer qu’ils ne les laisseront pas passer. Puisque l’im prudence de M. Mussolini nous a mis dans I obligation, que nous souhaitions éluder, de choisir entre I Angleterre et I Italie, notre choix, dans l’état actuel de I Europe, ne peut être im instant douteux. L occasion s offre d'une colla boration plus complète et plus active avec l’Angleterre : ne la laissons pas échapper. Dans la Méditerranée, comme en Afrique, sur le Danube comme en Europe Orientale, nos intérêts concordent avec ceux de l’Emoire britan^ nique. René PINON. UNE ÉLECTION A MÉDITER...