Extrait du journal

Le scoutisme a débuté en Pologne dans des conditions bien difficiles, alors qu’en 1910, le pays était encore soumis à trois dominations étrangères et que toute initiative polonaise se heurtait aux plus sérieuses difficultés de la part des autorités russes, autrichiennes ou allemandes. Tout aurait été facile, si les jeunes Polonais avaient alors accepté d'adhérer à des grou pements scouts allemands, autrichiens ou russes, mais il& voulurent consti tuer des organisations nationales où l’on emploierait la langue polonaise, et cela paraissait un crime impardonnable. \! Cependant, malgré les chicanes, les interdictions, les pressions exercées parfois sur les familles, le scoutisme polonais se développa peu à peu. Aussi, dès novembre 1918, les organisations scoutistes déjà, existantes profitèrentelles des circonstances pour se réunir en une unique et grande association : l’Union des Boys-Scouts polonais. r« Mais ce n’est qu’après la paix de Riga, consacrant la victoire polonaise, qu’il fut possible de donner au scoutisme en Pologne son organisation défi nitive. On manqua, à ce moment, d’instructeurs et de guides, ceux-ci, pour la plupart, ayant été tués ou blessés pendant la guerre. Toutes les difficultés furent cependant surmontées à force de courage, d’entrain et de ténacité, grâce aussi à l’appui constant du maréchal Pilsudski qui voyait dans le scoutisme un élément précieux de formation de la jeunesse. Evidemment, le scoutisme, aujourd’hui encore, n’est pas aussi développé en Pologne que dans d'autres pays. Cependant, au 1er janvier 1935, l’union générale comptait 163.000 membres, auxquels s’ajoutaient 60.000 jeunes filles, et il avait été organisé, pendant l’été de 1934, 1.500 camps de vacances qui réunirent 40.000 scouts et 10.000 éclaireuses. Les scouts polonais s'intéressent passionnément à l'idée nationale. Leurs jeux n'excluent point la froide volonté de servir le mieux possible leur ' patrie. En maintes occasions, ils ont donné de leurs sentiments un témoi gnage touchant, de sorte que le grand chef militaire, qui depuis la mort de Joseph Pilsudski dirige la préparation de la défense nationale, le général Rydz-Smigly, a pu très justement déclarer à l'occasion du Congrès de Spala « Qui de nous ne sourit amicalement en voyant passer un détachement de « scouts, jeunes garçons ou jeunes filles ? Ce sourire est un réflexe du « cœur devant cette florissante jeunesse. Mais il est aussitôt suivi d'une « pensée plus grave, qui apprécie les valeurs que développe cette organisa« tion : la pureté de l’âme, les vertus sociales, la ferme volonté et l’ambition « de vaincre les difficultés, la discipline et l’esprit de sacrifice, et aussi « l’esprit d’entreprise et le courage, tout cela mis au service de la Pologne »....