Extrait du journal
Paris, veut par ses propos fielleux, trou bler la digestion de M Méline. « Ah ! dit-il, comme il devait être heureux au milieu de tous ces comtes, vicomtes et barons. x> Le pauvre Ranc aurait sans doute voulu être heureux de la même façon, mais on ne l’invite guère, même chez M. Millerand, le ministre socialiste collectiviste, où l’on l’ait cepcudant de si bonne cuisine. Je n’ai point de parti-pris dans la question, mais il me semble que si on nous laissait aux uns et aux autres la liberté de dîner où nous voulons, on nous dédommagerait un peu de la privation de tant d’autres libertés. On demandait autrefois celle d’aller à la messe, ne peut-on. puisqu’on refuse cette liberté à tant de braves gens, leur permettre au moins d’aller chez des amis manger le potage bisque ou simplement le pot-au-feu. M. Ranc attache-t-il donc tant d’importance à ces repas, et veut-il se contenter d’une seule nourriture : le curé que l’on sert à toutes. les sauces dans les officines et cuisines politiques, où se réunissent les collectivistes Et mon Dieu, il y a des gens que cet ali ment ne satisfait et qui se nourrissent mieux. Il est à parier que si les lecteurs de M. Ranc avaient à choisir entre le curé coupé en tranches et un succulent morceau de bœuf, ils prendraient le bœuf, mais le gouvernement et ses amis gardent pour eux les meilleurs morceaux, le bon peuple en est réduit à contempler scs maîtres, les ministres à table, la joue en feu, la lèvre en fleur buvant à sa santé. Est-ce suffisant ? Nous n’aurons pas et c’est fort heu reux. de recensement avant dix ans ; celui que l’on vient d’achever s’est fait paraît-il, dans de déplorables condi tions ; il fourmillera d’erreurs et l’on reconnaît généralement qu’un recense ment tous les cinq ans est une opération inutile et coûteuse. ( A Paris on a constaté, me dit un em ployé d'une mairie, une progression moins grande dans la population, une tendance à la baisse Nombre de person nes ont quitté la ville, les 'naissances ont diminué, l’étranger a été surtout de passage, il y a moins de naturalisés. Estce exact, je vous donne le renseignement tel que je l’ai reçu. Mais tout le monde est d’accord pour trouver les feuilles de recensement mal fuites, inquisitoriales sans nécessité. Il est impossible qu’avec ces inconvénients le recensement puisse aboutir à des ré sultats sérieux. lin 1896. le recensement donna comme population totale : 38,617,975 habitants. L’augmentation de puis le recensement de 1891 n’élait que de 170,027 habitants. On constata aussi que ü3 départements étaient en diminu tion, 24 seulement en augmentation ; les grandes villes avaient vu augmenter leur population, mais les campagnes avaient vu diminuer la leur. Et même dans certaines grandes villes, comme Paris, l’augmentation avait été faible, L- s pays vois ns, l’Allemagne, l’An gleterre et l'Italie ont vu au contraire pendant cette période de 91 à 96, gros sir considérablement le chiffre de leur population. Il est probable que le recensement de 1901 ne donnera pas des résultats plus satisfaisants que celui de 1S96. La Fran ce baisse, c’est certain, à qui la faute ; messieurs les moralistes répondez ? Rastignac....
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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