Extrait du journal

toire allemand. L’état des routes, aussi bien que la facilité des approvisionne ments et l’absence d’obstacles artificiels ou naturels, leur donneront toute facilité pour avancer dans ce pays plat et aisé ment praticable. » On ne trouverait en aucun point de la frontière une zone de concentration plus commode que la frontière nord de la France, à laquelle vient aboutir une série de voies ferrées abondamment re liées au moyen de lignes transversales, sans compter les quatre camps retranchés de Dunkerque, Lille, Valenciennes et Maubcugc, qui offrent, pour la concen tration des troupes, des points d’appui remarquables ; et n’oublions pas que les forteresses de Valenciennes, Maubeuge, Landrecies, Ilirson et Mézières, consti tuent une seconde ligne derrière laquelle on pourra se replier en cas de retraite. » Une invasion prompte ct énergique de la Belgique aurait en outre, pour les Français, l’avantage énorme d’exercer une excellente action sur le moral du pays. L’occupation de Bruxelles et des environs, où l'on s’installerait rapide ment, semblerait, aux yeux de l’opinion publique française si impressionnable, un fait d'armes de premier ordre. » Que de contradictions dans ces quel ques lignes, mais aussi quel méprisant dédain pour notre caractère national ! En vérité, si, comme l’affirme la Belgique militaire, il a dû nous être pénible de nous « voir déjouer ainsi », il faut reconnaître que nous aurions fait preuve d’une naïveté des plus étranges ou d’un machiavélisme des plus hardis en laissant paraître une semblable disserta tion dans un organe officieux du minis tère de la guerre et dans l’organe officiel du gouvernement. Le seul fait même de cette publication devrait démontrer à tous ceux qu’elle intéresse combien nous sommes loin des projets qu’on nous y prête. La Belgique militaire pourra encore trouver que, si nous n’y avons pas pensé, c’est que nous avons des « cerveaux étroits », soit. Mais, quelque étroit que puissent être nos cerveaux, nous prouve rons par là qu’ils contiennent encore assez de place pour y loger la conscience de nos actes et le respect de nos engage ments. Au surplus, que les Belges fortifient leur territoire, comme les Suisses en manifestent l'intention, suivant en cela les conseils qui leur viennent de Berlin, ce n’est pas nous qui nous en plaindrons. Mais à une condition toutefois, c’est que les uns et les autres seront à même d’occuper et de défendre leurs forteresses et leurs territoires contre les agressions qui les menaceraient dans d’autres direc tions que celle de la frontière française. H. Barthélemt....