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Le Constitutionnel
Le Constitutionnel
Les Unes emblématiques de ce titre de presse
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française. Dirigé par Louis Véron depuis 1844, le journal publie des romans-feuilletons de Georges Sand, Balzac, Musset, Dumas, Mérimée, etc. il est ensuite racheté en 1852 par Jules Mirès, aussi propriétaire du Pays et fondateur du Petit Journal et demeure un journal d’informations politiques et littéraires, mais décline peu à peu jusqu’à l’arrêt de toute publication en 1914.
Fondé par Joseph Fouché, ancien ministre de la Police sous le Premier Empire, le journal suit une ligne bonapartiste et anticléricale, à laquelle elle restera fidèle même après le décès de son fondateur.
Comme le proclame son prospectus de présentation, L’Indépendant est né de la nécessité de lutter contre « les mensonges, l’adulation, la servilité des journaux » de la Restauration. Sa mission sera donc de former « l’esprit public par des discussions sages ».
La ligne éditoriale défend l’Empereur, la Constitution,attaque les doctrines monarchiques et revendique la liberté, les droits et l’honneur de la nation.
Le succès est immédiat. Au bout d'un mois, le journal compte 3 000 abonnés, et son tirage ne cesse de croître au fil du temps (23 300 exemplaires en 1831). Cette réussite revient à la qualité de sa rédaction, notamment aux plumes pondérées d’Antoine Jay (1770-1854), Évariste Dumoulin (1786-1833), Pierre-François Tissot (1768-1854), Léon Thiessé (1793-1854), Charles-Guillaume Étienne (1777-1845), Louis-Augustin-François Cauchois Lemaire (1789-1861) et Adolphe Thiers (1797-1877).
Mais malgré sa pondération, Le Constitutionnel n’est pas épargné par la censure. En 1820, on lui supprime plus de 40 000 lignes.
À partir de 1832, le vieillissement de la rédaction ainsi que les querelles internes se font sentir. Les lancements de La Presse et du Siècle en 1836 avec leurs abonnements à 40 francs contribuent au recul du Constitutionnel. Louis Véron (1798-1867) achète le journal en 1844 pour 432 000 francs et divise (provisoirement) par deux le prix d’abonnement de 80 francs, pour faire face à la concurrence bon marché. Aussi, il aggrémente les pages du journal d’un feuilleton d’Eugène Sue (1804-1857), Le Juif errant. Grâce à ces interventions, le nombre d’abonnées passe de 3 600 à 23 600.
En 1848, Le Constitutionnel, entre autres journaux, s’oppose au gouvernement de François Guizot (1787-1874). Soutenant ardemment Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873) lors des élections, le journal devient ensuite un des premiers organes politiques du Second Empire.
Cependant l’alignement du Constitutionnel au gouvernement ne le protège pas de la législation nouvelle relative à la presse. En 1852, il s’attire deux avertissements, et est racheté par le banquier Jules Mirès (1809-1871) peu après pour la somme d'un million-neuf-cent-mille francs.
Déjà propriétaire du Pays, Mirès fonde la Société des journaux associés, qui réunit désormais les deux titres.
Condamné pour escroquerie en 1861, Mirès est obligé de liquider les 1 500 actions qu’il detient à la Société des journaux associés. Le duc de Morny (1811-1865) les acquiert et devient le nouvel actionnaire principal du journal.
Le tirage du Constitutionnel est alors en pleine chute. Deuxième journal de France en 1858 avec un tirage de 26 530 exemplaires (Le Siècle tire à 36 886), Le Constitutionnel ne tire plus qu’à 8 900 exemplaires dix ans plus tard.
En dépit de sa faible audience, Le Constitutionnel reste, sous la direction d'Eugène Gibiat († 1885) un journal de référence, grâce à la richesse de ses informations et à l’acuité de ses analyses. Mais son inexorable déclin se proursuit, et le grand journal de l’Empire devient le mal-aimé de la Troisième République : il ne tire plus qu’à 2 135 exemplaires en 1880. Il est le plus souvent alimenté à partir des pages du Pays. Sa diffusion devient de plus en plus confidentielle, jusquà sa disparation définitive en 1914.