14-18 : Les journaux en guerre
« 14-18 Les journaux en guerre »
L'actualité de la première guerre mondiale en 10 grandes dates et 10 journaux publiés entre 1914 et 1918. Une collection de journaux réimprimés en intégralité.
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Le 19 décembre 1916 s'achève la bataille de Verdun. C’est l’une des batailles les plus longues et les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Elle a durablement marqué les mémoires françaises et accrut la popularité de Pétain : Verdun est devenue le symbole de la grande guerre en France.
Le chef d’état-major allemand Falkenhayn a décidé de remporter une victoire décisive en perçant le front français à Verdun, pour ouvrir la route de Paris et ainsi sortir d’une guerre de position et « saigner à blanc l’armée française ». Le 21 février 1916, après un déluge de feu (plus de 80 000 obus), l’infanterie allemande, commandée par le Kronprinz, attaque la rive droite de la Meuse, bouscule les soldats français et prend le fort de Douaumont le 25 février. Le front allemand a progressé d’environ 5 km (prise du fort de Vaux) et s’est stabilisé au cours du mois de mars.
Pour le haut commandement français, Verdun doit « tenir bon ». Le général Pétain organise la défense de Verdun et sécurise la « voie sacrée », seule route utilisable reliant Verdun à Bar-le-Duc qui permet l’approvisionnement de la forteresse. Il devient le « sauveur de Verdun ». Pour combler les pertes militaires et soucieux du moral des combattants, l’état-major français instaure une relève permanente. Environ 70 % des poilus ont vécu « l’enfer de Verdun ».
14-18 : Les journaux en guerre
« 14-18 Les journaux en guerre »
L'actualité de la première guerre mondiale en 10 grandes dates et 10 journaux publiés entre 1914 et 1918. Une collection de journaux réimprimés en intégralité.
L’état-major français lance en août une contre-offensive sur Verdun. Elle dure jusqu’en décembre. Les forts de Douaumont et de Vaux sont progressivement repris. La bataille prend fin le 18 décembre 1916 et s’achève sur un statu quo territorial, sans réel vainqueur.
Les quotidiens rapportent les attaques successives allemandes mais Le Petit Journal invite à la « confiance » le 29 février 1916. La presse relaie les communiqués officiels et donne une vision de la guerre déformée à l’arrière. Les articles sont signés par des correspondants de presse mais également par des officiers. Ils évoquent la violence des combats, la puissance de feu allemande mais, uniquement les pertes ennemies. La réalité de l’expérience combattante est parfois totalement niée : « Les poilus, ceux qui avaient fait semblant de fuir, s’amusaient follement », affirmait Le Journal du 28 février 1916.
La presse est soumise à la censure organisée par l'Etat pour maintenir le moral. Certains journaux d'opinion se plient aux contraintes de la censure et se muent en organisme de propagance tels que L'Écho de Paris et Le Petit Journal. Certaines publications comme L’Humanité ou des journaux de tranchées (Le Crapouillot) dénoncent le bourrage de crâne et l'hécatombe.
Les conditions dans les tranchées et dans les forts sont extrêmement difficiles : la violence de masse, la mortalité de masse, le froid, la boue, les souffrances, la peur, les odeurs pestilentielles, le bruit assourdissant des bombardements intensifs. Les journaux de tranchées rapportent les conditions de vie dans les tranchées de Verdun insitant davantage sur la violence subie mais la presse de l'arrière en parle peu. Les Boyaux du 95e reportent, avec un humour acéré, leurs conditions d'existence, la vie en compagnie de l'escouade et la vile réalité des combats. Les photographies donnent plus à voir les destructions matérielles des villes bombardées que les pertes civiles induites.
La bataille fut très meurtrière : les Allemands ont subi plus de 143 000 morts et plus de 200 000 blessés ; les Français 162 000 morts et plus de 216 000 blessés. Plus de 80 % des pertes viennent de l’artillerie ; 60 millions d’obus ont été tirés sur Verdun. Cette bataille est emblématique de la mobilisation totale de la société et d’une guerre industrielle totale.
Cette bataille devient un « lieu de mémoire » de la Grande Guerre. Lors de la cérémonie du 11 novembre 1920, le gouvernement décide d’inhumer sous l’Arc de triomphe un soldat inconnu français, mort à Verdun. En 1932 est inauguré l’ossuaire de Douaumont où sont recueillis les restes de 130 000 soldats inconnus français et allemands.
Philippe Pétain (1856-1951)
Général français, il organise la défense de Verdun en 1916, ce qui lui vaut un prestige considérable auprès des anciens combattants après-guerre. Il est nommé maréchal de France en 1918. Il combat Abd el-Krim durant la guerre du Rif (1925). Il influence la stratégie militaire défensive française durant l’entre-deux-guerre. Il devient président du Conseil le 16 juin 1940, signe l’armistice avec l’Allemagne et met fin à la IIIe République le 11 juillet 1940. Il fonde l’État français, un régime antidémocratique, antisémite et collaborateur. Condamné à mort pour trahison en 1945, sa peine est commuée en détention à vie par de Gaulle.
Ce que fut, il y a 40 ans, la bataille de Verdun
Le 20 juin 1956. À l'occasion du quarantième anniversaire de la bataille de Verdun, rétrospective en images des assauts militaires à Verdun et à Douaumont en 1916. Commentaires sur des images d'illustration des différents sites, de la visite des lieux par les survivants du conflit et des cimetières de soldats. Extrait du discours du Président Coty lors de la cérémonie commémorative.
Bibliographie
Stéphane Audoin-Rouzeau, 14-18 - Les Combattants des tranchées, Armand Colin Paris, 1986.
Annette Becker et Stéphane Audoin-Rouzeau, 14-18 - Retrouver la guerre, Gallimard, Paris, 1998.
Christian Delporte et Fabrice d’Almeida, Histoire des médias en France, de la Grande Guerre à nos jours, Flammarion, Paris, 2010.
Frédéric Rousseau, La Guerre censurée - Une histoire des combattants européens de 14-18, Seuil, Paris, 1999.